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Burn-out parental et confinement: les conseils de deux psychologues
dossier C'est reparti pour un tour! Le confinement peut être une véritable épreuve pour les parents, en particulier de jeunes enfants. Épuisement, déprime, détachement... Ne restez pas seuls, en tout cas virtuellement. Deux mamans psychologues spécialistes du burn-out parental donnent quelques conseils. Et rebelote! On espère que ça ne va pas durer des mois, cette fois. Il n'empêche, même si on commence à avoir l'habitude, devoir rester à la maison, seuls ou tous ensemble, et télétravailler bien souvent, relève du challenge. Être parent, ça n'est déjà pas toujours facile en temps normal dans nos sociétés occidentales où l'on vit parfois à cent à l'heure, alors, pour nombre d'entre nous, confinement ne rime pas toujours avec bons moments. Devoir tout gérer en même temps: télétravail pour certains, tâches domestiques, école à la maison... peut se révéler épuisant nerveusement.
Deux mamans psys au secours des parents confinés
Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak sont psychologues, professeures à l'université de Louvain, et toutes les deux mamans. Elles ont initié un programme de recherche en 2014 sur le burn-out parental, ont depuis mené des études, publié articles scientifiques et ouvrages sur le sujet. Elles sont reconnues comme références dans le domaine du burn-out parental. Lors du premier confinement, elles avaient mis en place une ligne téléphonique spécial confinement, avec des psychologues bénévoles au bout du fil, pour les parents qui galèraient. La ligne est aujourd'hui désactivée, mais vous pouvez prendre rendez-vous avec un psychologue du centre parentalité ici. Les rendez-vous virtuels sont, bien sûr, possibles.Quels sont les symptômes d'un burn-out parental?
- Fatigue générale, épuisement à la fois physique et émotionnel
- Stress: une personne stressée produit du cortisol, une hormone liée au stress, qui peut avoir des conséquences sur la santé puisqu'elle va occasionner des troubles somatiques: maux de ventre, de dos, migraines...
- Détachement émotionnel vis à vis de ses enfants: on n'a plus l'énergie nécessaire pour s'investir émotionnellement avec eux
- Perte de plaisir dans le rôle parental: on est en pilotage automatique
- Conflits dans le couple
- Sentiments de honte et de culpabilité
Burn-out parental et confinement
Les ressources qu'on a habituellement, hors période de confinement: baby-sitters, école, femme de ménages, grands-parents, activités extra-scolaires, ne sont plus possibles. La balance qui vous permet de garder d'habitude un équilibre, avec des moments pour vous (même si ces moments sont le travail!), penche radicalement du côté des parents. Vous devenez multi-tâches: femme de ménage, enseignant.e, télétravailleur.se, et, ah oui, vous êtes aussi parent!! Vous devez donc consoler, gérer les conflits au sein d'une fratrie... Ajoutez à tout ça le contexte global lié au coronavirus, particulièrement anxiogène, qui augmente le stress ambiant... Dur dur d'assumer tout d'un coup tous ces rôles, sans moments pour souffler ou espace à soi. Il n'y a pas de relais, et vous avez vite fait de vous sentir dépassés.Comment éviter le burn-out parental pendant le confinement?
Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak donnent des pistes pour lutter contre le burn-out parental:- Accepter. La situation est particulière et donc momentanée. Acceptez de ne pas pouvoir tout gérer, et ne vous forcez pas à tout prix à jouer les GO du club med si vous n'en avez pas envie. Choisissez vos combats!
- Assouplir certaines règles. Si vous êtes intransigeant d'habitude sur l'accès aux écrans ou sur le bol de céréales mangé sur le canapé revoyez votre copie. Vos enfants passent du temps devant la télé pour que vous puissiez travailler ou souffler? Ça n'est franchement pas très grave. Il vaut mieux qu'ils passent un peu de temps à regarder un dessin animé qu'à voir une maman au bout du rouleau. Vous pouvez, en contrepartie, mettre en place des temps d'écran de qualité (jeux éducatifs, chouettes films, visites virtuelles de musée...)
- Mettre tout le monde à contribution, partenaire compris, pour les tâches domestiques. Misez sur le collectif! Mettez en place un planning des tâches où chacun, même le plus petit, aura un rôle.
- Veillez les uns sur les autres. Si le partenaire sort tous les jours pour son travail, il doit veiller à celui qui reste à la maison, car c'est pour lui que c'est le plus dur. Petites attentions (faire couler un bon bain chaud, cuisiner un petit plat...), valorisation, reconnaissance... Et, bien sûr, un relais dès le retour à la maison.
- Structurer le temps des enfants, pour garder une hygiène de vie, mais aussi pour rassurer vos bambins (les enfants aiment la routine et les rituels). Un planning, aménagé pour les plus petits, permet aussi de diminuer les sollicitations des enfants, de cadrer vos propres activités (moments de travail, moments dédiés aux enfants...)
- Gardez du lien social. Distanciation physique ne veut pas forcément dire distanciation sociale! Instaurez dans le planning familial des temps sociaux. Si les enfants sont suffisamment grands, ils peuvent appeler leurs copains, et même faire des activités virtuelles avec eux. Vous pouvez organiser des moments d'appel collectif avec les grands-parents, les amis... Ça fait du bien à tout le monde!
- Parlez! Si ça ne va pas, si vous n'en pouvez plus, si vos enfants vous tapent sur les nerfs... N'ayez pas honte, et dites-vous que, particulièrement en ce moment, vous n'êtes pas seuls. Parlez-en à une amie, ou à un psychologue. Beaucoup ont mis en place des consultations à distance.