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Burn-out parental : ce que le stress constant fait aux parents
news Le stress fait bien sûr partie de la parentalité, mais si les parents sont constamment sous forte pression, il peut conduire à burn-out. Les personnes souffrant de cette forme d'épuisement sont extrêmement fatiguées, ressentent une distance émotionnelle par rapport à leur enfant et ont le sentiment d’être en échec complet en tant que parents. Cela peut avoir de graves conséquences pour les parents et leurs enfants.
Il est naturel pour un parent de vouloir élever son enfant le mieux possible. Mais certains placent la barre tellement haut pour eux-mêmes et pour leurs enfants qu'ils s'épuisent. Si les deux parents ont des emplois très prenants, cela augmente le risque d'épuisement parental. Les femmes ayant fait des études supérieures et travaillant à temps partiel, ainsi que les parents solos sont aussi plus à risque.
8% des parents belges
Les professeurs de psychologie Moira Mikolajczak et Isabelle Roskam (UC Louvain), avec le concours de collègues de 45 pays, ont fondé le consortium International Investigation of Parental Burnout, et ils étudient le sujet depuis plusieurs années.
Une étude récente à grande échelle impliquant 17.409 parents de 42 pays montre que bien plus de parents qu’on ne le pense souffrent de stress et de fatigue. La Belgique fait même figure de triste leader : pas moins de 8% des parents belges souffrent de burn-out.
Une autre étude a montré à quel point les conséquences de cet épuisement peuvent être néfastes, tant pour les parents que pour les enfants. Un épuisement parental augmente les risques de « fantasmes de fuite » des parents (quitter le foyer familial, par exemple), de négligence physique et émotionnelle de l'enfant et de violence parentale physique ou psychologique. Le sentiment d'échec pousse souvent les parents à négliger encore plus leurs enfants, les plongeant dans un cercle vicieux.
Voir aussi l'article : Témoignage: 'J’ai fait un burn-out parental'
L’impact du confinement
Lors du lockdown au printemps 2020, de nombreux parents ont dû garder leurs enfants à la maison à plein temps, parfois en télétravaillant. Des experts de l'Université de Louvain-La-Neuve ont interrogé 1300 parents (francophones) en Belgique sur l'impact de la situation. La crise a causé plus de stress pour 20% des mères et 15% des pères, ce qui a bien sûr aggravé les manifestations d’épuisement. Mais le tableau n’est pas si sombre : environ un parent sur trois a aussi subi moins de pression pendant cette période, car de nombreuses activités à l'extérieur de la maison n’avaient pas lieu et le rythme de vie était ralenti.
L'étude a également révélé quels parents étaient plus à risque. Les parents d'adolescents ou d'enfants ayant des besoins particuliers ont rencontré plus de difficultés. Il en va de même pour les parents travaillant à domicile avec une charge de travail accrue et les parents sans emploi. Les chercheurs appellent les responsables politiques à prendre en compte les besoins de ces groupes à risque.
La perfection n'existe pas
Les chercheurs de Louvain-La-Neuve ont plusieurs conseils à donner aux parents. Par exemple, il est important d'assurer une structure suffisante dans les journées, suffisamment de temps de qualité et d'activités spontanées, des accords clairs sur les comportements inacceptables et des pauses régulières pour recharger ses propres batteries. Répartissez bien les tâches avec votre partenaire si vous en avez un, mais faites aussi participer les enfants si possible. Acceptez aussi que vous n'êtes pas parfait, la perfection n'existe pas.
Sources
• uclouvain.be • burnoutparental.com • healthline.com • nytimes.com • ipsnews.be • hln.be • demorgen.be