Finir son assiette : une affaire d’adultes
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Beaucoup d’enfants ne vident pas leur assiette : c’est tout à fait normal, ils sont en phase de découverte et d’apprentissage.
Cette équipe de l’université Cornell (New York) a analysé le comportement de participants de tous âges - enfants et adultes - à l'occasion d'un millier de repas organisés dans une dizaine de pays (dont la France, le Canada et les Etats-Unis). Chacun était invité à se servir à sa guise et les chercheurs ont déterminé les aliments effectivement mangés.
Résultat : en moyenne, les adultes ont avalé 92% de la quantité qu’ils s’étaient servie. Le pourcentage est beaucoup plus élevé pour le plat principal (93%) que pour un apéro ou une entrée (76%). Ces proportions ne diffèrent pas en fonction du sexe ou de la nationalité. La plupart d’entre nous n’ont donc pas les yeux plus gros que le ventre, sachant que cela ne signifie pas non plus que certains ne se forcent pas, ne mangent pas à l’excès. Prendre un peu de recul et se poser la question de savoir ce que l’on a vraiment envie de manger au moment de se servir, et agir en conséquence, pourrait d’ailleurs aider à limiter ses apports.
L’autre enseignement de cette enquête, c’est que la situation est très différente chez les enfants, puisque les moins de 18 ans - et en particulier entre 6 et 11 ans - ne mangent en moyenne que 60% de ce qu’ils se sont servis. Explication : leurs goûts sont moins affirmés, ils tâtonnent en termes de choix d’aliments et de quantités, ils découvrent, ils hésitent, ils apprennent. Rien de plus normal. Ce qui revient à dire, poursuivent les chercheurs, que les parents ne doivent pas être frustrés si leur enfant ne finit pas son assiette, s’il rechigne, s’il « joue » avec la nourriture.
Forcer un enfant à tout avaler n’est pas une bonne réaction. Par contre, il est utile de lui présenter à plusieurs reprises des aliments qu’a priori « il n’aime pas », en espérant qu’il finisse petit à petit par les apprécier. Dans le même ordre d’idées, les quantités seront adaptées : l’adulte remplit l’assiette de l'enfant, mais ce n’est pas lui qui doit la finir…