Bien manger : découvrez le mindful eating
dossier
Le mindful eating est un concept nutritionnel récent qui repose sur la prise de conscience de ce que l'on mange pour amener tout un chacun à (re)découvrir le goût des aliments, leurs saveurs et le plaisir de manger.
Ce concept fait fureur en Amérique du Nord et France, et commence petit à petit à gagner la Belgique. La recette : porter son attention sur ce que l'on mange, sur les saveurs, les arômes, les parfums, les bienfaits pour la santé, la notion de plaisir, la mastication, les quantités ingérées, l'importance d'une alimentation saine, variée et équilibrée.
Cette méthode permet de manger à satiété, de perdre quelques kilos tranquillement et sans risques, ou de stabiliser son poids et de conserver une silhouette harmonieuse.
Le principe
Le mindful eating est un concept simple, efficace, à la portée de tous. Il suffit de manger de façon consciente et équilibrée. Il ne s'agit nullement du énième régime à la mode mais d'une manière de vivre, de partager les repas, de préserver le plaisir du bien manger.
Les personnes, de plus en plus nombreuses, qui s'y adonnent considèrent que la perte de poids ou sa stabilisation n'est pas une fin en soi, mais la conséquence de cette manière d'appréhender la nourriture. On apprend également à résister aux friandises et aux accès boulimiques consécutifs à un stress ou à une salve d'émotions.
Cette manière de manger découle de la mindfulness method. Cette approche est reconnue en psychologie afin de mieux gérer le stress, la dépression et l'anxiété, la douleur ou l'addiction à une série de produits, aliments ou drogues. Elle invite à accorder davantage d'attention à l'instant présent et à ne pas porter de jugement négatif par rapport à ce que l'on ressent ou face à certaines situations. A la source, on retrouve la méditation, la recherche de la quiétude, de l'apaisement, du calme intérieur... : la zen attitude, en somme.
A partir de là, le mindful eating se définit donc comme une manière de manger de façon consciente, saine, équilibrée en accordant une attention particulière à tout ce qui entoure la nourriture proprement dite. Il est donc important d'aller au-delà d'une alimentation mécanique, où seul compte ce que l'on avale pourvu que l'estomac soit rempli et au risque de plonger dans la malbouffe.
Quels aliments ?
Bien que les friandises, les desserts et les sucreries soient autorisés, l'approche permet progressivement de mieux contrôler ses fringales, qu'elles soient déclenchées par la faim ou par un stress émotionnel.
Il ne s'agit pas d'une cure médicale ou d'un régime nutritionnel mais d'une autre manière de vivre son alimentation. Quelques semaines suffisent pour en maîtriser les ficelles, et un meilleur rapport à la nourriture est d'ailleurs observé dès les premiers jours.
Pour qui ?
Cette méthode est ouverte à tous, d'autant qu'elle n'est nullement restrictive.
Elle s'adresse en particulier aux personnes qui entretiennent des relations conflictuelles avec la nourriture ou qui présentent un excès de poids, modéré ou important. Des études scientifiques ont démontré que cette méthode pouvait intervenir efficacement dans la prise en charge des troubles de l'alimentation (anorexie, boulimie...) et de la surcharge pondérale.
Un coaching n'est pas indispensable. En fait, la clé consiste à accorder l'attention et le temps nécessaires aux repas, à la convivialité, à l'identification des saveurs, au plaisir des épices et des parfums. Et ceci sans perturber sa vie familiale et sociale, comme cela peut être le cas lors d'un régime astreignant.
Comment fait-on ?
La méthode sera intégrée progressivement et si possible en famille, ce qui facilite évidemment sa mise en oeuvre au quotidien. Achat des aliments, préparation et dégustation : les trois aspects sont importants.
• Apprendre à reconnaître les signaux de faim. Ne pas manger par ennui, en cas de stress ou par réflexe. Faites attention aux signaux que votre corps vous envoie. Principe : ne vous resservez pas si vous n'avez plus faim.
• Ne videz pas votre assiette sous prétexte qu'il faut la finir. L'idéal est de servir des petites portions dans des contenants de petit format : le cerveau aura tendance à considérer que les quantités sont suffisantes (contrairement à une grande assiette remplie à moitié).
• Toujours manger assis, avec assiette, couverts et si possible attablé. Evitez les plateaux télé, les sandwichs grignotés en rue, les repas pris sur le pouce entre deux rendez-vous. S'il fait beau, prenez le temps de vous asseoir sur un banc ou à une terrasse. Il faut se poser pour manger, en somme.
• De la couleur et de la diversité dans l'assiette. Cela participe à la sensation de satiété.
• Trois repas et un goûter, en prenant son temps. L'organisme a besoin d'une vingtaine de minutes pour apaiser la faim. Il faut donc lui accorder ce délai. Dans le cas contraire, on ingérera davantage de nourriture que nécessaire.
• Mâchez lentement Déposez vos couverts entre chaque bouchée.
• Mangez dans le calme et évitez les distractions comme la télévision, l'ordinateur ou même la lecture.
• Interrogez-vous sur ce qui compose votre plat : les épices, les légumes, la sauce, le fromage... S'il s'agit d'une préparation que vous ne connaissez pas, cherchez à identifier les ingrédients qui la composent. Exercez vos papilles à distinguer les saveurs.
• Ne mangez pas par automatisme, mais parce que vous avez faim. Le cas échéant, demandez-vous si vous associez certains aliments (comme les sucreries) à des états émotionnels, et si vraiment en manger vous fait du bien. Ecoutez votre corps et ses besoins.
• Stimulez vos cinq sens. Accordez de l'attention à la couleur des mets, à leurs fragrances, aux épices, à la texture... Profitez de chaque bouchée : c'est la clé du mindful eating. Et vous verrez que certaines saveurs vous rappelleront immédiatement des souvenirs de voyage ou d'enfance, de tablées conviviales très positives à chérir et à cultiver pour la zen attitude.
• Restez ouvert à tous les sentiments que la nourriture vous inspire, qu'ils soient positifs, nostalgiques, négatifs ou surprenants. Ne portez pas de jugement aussi tranchés que "j'aime, je déteste". Ne cataloguez pas une fois pour toute les aliments : une préparation différente peut tout changer. Ne culpabilisez pas lorsque vous dégustez du chocolat, mais mangez-en avec modération, il n'en faut d'ailleurs pas beaucoup pour apaiser une envie. Le reste de la tablette sera conservé pour les jours à venir.
• On ne peut et on ne doit pas tout aimer. Néanmoins, faites l'effort de goûter au moins une fois avant de dire "je n'aime pas". Restez ouvert aux découvertes, aux autres cuisines.
• Gardez un oeil sur les apports caloriques. Privilégiez la notion de plaisir... responsable.