- dossier10 conseils pour réduire le risque d'AVC
- dossierSyndrome du coeur brisé : causes, symptômes et traitements
- dossierQu’est-ce qu’une coronarographie (angiographie coronaire) ?
- dossierRégime méditerranéen : pourquoi est-il si bon pour la santé ?
- dossierEndocardite (infection de la paroi interne du coeur) : causes, symptômes, traitement
E-cigarette et infarctus : quel est le danger ?
news
Une étude récente établit une association entre le vapotage et le risque d’infarctus du myocarde. Crédible ? Faut-il bannir la cigarette électronique ? Pas sûr du tout.
Les résultats de cette étude américaine ont fait grand bruit, puisqu’elle souligne une association « significative » entre le fait de vapoter tous les jours et le risque d’infarctus (+ 79%), fortement augmenté aussi, mais ce n’est pas une surprise, en cas de tabagisme « classique » quotidien (risque de crise cardiaque multiplié par trois).
L’enquête a regroupé une large population (70.000 personnes), avec des questionnaires remplis en 2014 et 2016, et des données traitées en 2017 et 2018. Le Dr Peter Stratford (Journal international de médecine) a analysé ces résultats. Il note d’abord qu’il s’agit d’une étude dite transversale, « à la portée forcément limitée », contrairement aux études longitudinales. Nous n’entrerons pas dans les détails, mais on retiendra son commentaire : « Il ne faut pas prendre pour argent comptant les études transversales, qui n’en restent pas moins nécessaires pour susciter des hypothèses plus ou moins plausibles, mais rien de plus ».
Autrement dit, elles ne dégagent pas une « vérité formelle », et demandent à être affinées. Trois éléments sont notamment pointés par le Dr Stratford.
• L’étude ne relève aucune association significative entre le risque d’infarctus et l’usage antérieur (interrompu) ou occasionnel de la cigarette électronique, alors que ce lien existe bien en cas de tabagisme classique ancien ou occasionnel.
•Le risque d’infarctus s’avère - logiquement - plus élevé lorsque la personne présente d’autres facteurs de risque : hypertension, excès de cholestérol, diabète… Dans le résultat global, l’ajustement par rapport à ces facteurs de risque a été « limité », indique le Dr Stratford.
• « Le fait que les vapoteurs soient en grande majorité des anciens fumeurs rend presque impossible de distinguer ce qui serait dû au tabagisme antérieur et au vapotage. »
Tout ceci ne signifie pas que la cigarette électronique soit sans le moindre danger, d’autres recherches doivent être entreprises pour mieux le déterminer. Et on ajoutera qu’une proportion importante d’utilisateurs de l’e-cigarette continue à fumer du tabac, ce qui n’est vraiment pas une bonne idée. Ce qui semble acquis, c’est que « la vapeur issue du liquide de vapotage, même enrichi en nicotine, est bien moins toxique que les nombreux produits de combustion du tabac », et « la cigarette électronique fait partie des outils qui peuvent contribuer au sevrage tabagique ».