Zoom Fatigue : l'épuisement du télétravail et des visioconférences
news Les mesures associées à la pandémie de Covid-19 ont conduit de nombreux travailleurs à recourir au télétravail, et dans ce contexte, à participer à des visioconférences. Or, plusieurs enquêtes montrent qu’elles peuvent être à l’origine de troubles physiques et mentaux, regroupés sous le terme d’épuisement par visioconférence ou Zoom Fatigue.
Le télétravail présente des avantages indéniables, notamment de gain de temps (pas de déplacement domicile - lieu de travail) ou de flexibilité (organisation vie privée - activité professionnelle). Alors que beaucoup l’ont sans doute abordé avec scepticisme, ce mode de travail a finalement séduit une frange importante des entreprises et de leurs collaborateurs.
Dans le même temps, le recours aux visioconférences a explosé. Ces réunions virtuelles, relativement peu fréquentes au début, se sont considérablement multipliées, et les spécialistes alertent sur le développement d’un nouveau phénomène dont se plaignent de plus en plus d’employés : l’épuisement par visioconférence, surnommé la Zoom Fatigue.
Nervosité, impatience, irritabilité...
Ainsi, note la revue médicale Egora, une enquête réalisée en Allemagne (Institut IBE) montre que 60% des participants réguliers à des visioconférences rapportent souffrir – à des degrés très divers - de certains troubles qu’ils associent à ces réunions : baisse de la concentration, nervosité, impatience, irritabilité, maux de tête et de dos, problèmes de vue, insomnie… L’analyse des causes possibles distingue trois catégories.
• La communication non verbale. Le manque de signaux de communication non verbale apparaît comme un facteur de stress important, rapporté par 70% des personnes interrogées. Elles citent en particulier la pauvreté de la gestuelle et des expressions faciales spontanées (face caméra, les visages sont comme figés), ce qui nuit aux interactions.
• L’organisation. L’absence de pauses pendant ou entre ces réunions soulève des problèmes. Beaucoup se plaignent aussi du caractère trop structuré des visioconférences, sans place pour les moments de détente ou pour l’humour. L’absence d’apartés est également un souci.
• Les facteurs techniques. La majorité des participants doivent faire des efforts pour bien entendre, ou sont confrontés à des difficultés de connexion, ou doivent composer avec une image de mauvaise qualité.
L'angoisse du miroir
Une autre étude, réalisée cette fois aux Etats-Unis (université Stanford), pointe un phénomène appelé « l’angoisse du miroir », et qui affecte surtout les femmes. Le fait de se voir souvent en mode selfie sur l’écran peut déclencher plus d’attention sur soi et contraindre à des expressions faciales (mimiques) forcées. Ce ressenti négatif participe au stress. Celui-ci est encore renforcé par l'impression d’être « piégé » dans le champ de la caméra et par cette sensation d’ « hyper regard » sur la grille des visages (on observe tout le monde et tout le monde vous observe).
Que faire ?
De fait, une proportion importante de ceux qui appréciaient ces réunions virtuelles expliquent aujourd’hui qu’ils s’en passeraient volontiers, au bénéfice des e-mails et du téléphone, à défaut de réunions en « présentiel ».
Quant aux mesures de prévention de la Zoom Fatigue, les experts recommandent, parmi d’autres possibilités, de limiter au maximum ces réunions (en fréquence, en durée et en nombre de participants), de bien les préparer en partageant en amont les informations nécessaires, de laisser le temps de tester le matériel, ou encore de prévoir des jours sans vidéo.
Voir aussi l'article : Stress et burn out : l'importance des amis et de la famille