Comment reconnaître une inflammation des veines (phlébite) et comment la traiter ?

dossier

La phlébite est l'inflammation d'une veine superficielle dans les jambes ou l'aine, mais elle peut aussi se produire ailleurs, par exemple dans les bras. La phlébite est généralement douloureuse mais bénigne. Cependant, le risque de complications n'est pas nul. Il est donc préférable de consulter un médecin pour écarter tout danger.

Voir aussi l'article : Varices : pourquoi ces veines gonflées dans les jambes ?

Comment se développe une phlébite ?

La phlébite se produit lorsqu'un caillot de sang se forme dans une veine superficielle et vient l'obstruer. Le caillot sanguin attire alors des cellules du système immunitaire qui se rassemblent pour l'éliminer. Cela provoque une réaction inflammatoire autour du vaisseau sanguin. L'inflammation de la veine n'est donc pas la cause mais la conséquence d'un caillot sanguin. 

Le terme médical pour désigner un caillot dans un vaisseau sanguin est la thrombose. C'est pourquoi on l'appelle aussi thrombophlébite ou thrombose veineuse superficielle. 

Un caillot peut également se former dans les veines situées plus profondément dans la jambe, ce qui est appelé une thrombose veineuse profonde ou une jambe thrombosée. 

Quels sont les symptômes d'une phlébite ?

123-flebitis-aderontstek-06-19.png

Les symptômes de la phlébite sont ceux d'une inflammation. Les veines obstruées provoquent une réaction immunitaire du corps dans la zone touchée. Celle-si se manifeste par des rougeurs, un gonflement de la jambe, du bras ou de l'aine, des démangeaisons.

La veine enflammée ressemble à un fil dur en forme de ver. L'endroit est chaud, dur, douloureux ou très sensible. La phlébite ne fait généralement que quelques centimètres, mais il arrive aussi que la veine entière soit obstruée par du sang coagulé sur toute la longueur de la jambe inférieure et/ou supérieure.

Il ne faut pas confondre la phlébite avec une varice. La première est une inflammation de la veine causée par un caillot. La deuxième est simplement une veine dilatée (gonflée) et non enflammée. Toutefois, la phlébite est fréquente chez les personnes atteintes de varices.

Voir aussi l'article : Embolie pulmonaire : symptômes et dangers de la thrombose pulmonaire

Quels sont les facteurs de risque de la phlébite ?

Un caillot sanguin se produit lorsque le sang circule trop lentement, lorsque le sang coagule trop rapidement ou lorsqu'un vaisseau sanguin est endommagé. 

Certains facteurs augmentent le risque de caillot et de l'inflammation veineuse qui s'en suit :

  • Prédisposition héréditaire.
  • Antécédents de thrombose ou de thrombophlébite.
  • L'âge : le risque augmente avec l'âge, notamment à partir de 50 ans.
  • La grossesse et les premières règles après l'accouchement.
  • Utilisation d'hormones, comme des contraceptifs oraux ou un traitement hormonal substitutif contre les symptômes de la ménopause.
  • Varices : la phlébite est fréquente chez les personnes ayant des varices, mais toutes les personnes ayant des varices ne développent pas de thrombophlébite.
  • Une opération ou une blessure aux jambes.
  • Inactivité prolongée des membres, par exemple chez les patients alités ou dans des plâtres.
  • Rester assis pendant les longs trajets en voiture ou les vols long-courriers.
  • Un trouble congénital de la coagulation du sang.
  • Certaines formes de cancer.
  • Obésité (IMC de 30 ou plus).

Voir aussi l'article : 10 façons d’améliorer sa circulation sanguine

Une phlébite superficielle est-elle dangereuse ?

La thrombose veineuse superficielle n'est pas dangereuse en soi, elle est gênante mais elle se guérit généralement d'elle-même au bout de quelques semaines. Il y a suffisamment d'autres vaisseaux superficiels dans la jambe par lesquels le sang peut retourner vers le cœur. 

  • Il existe un risque d'environ 2 à 20% que le caillot grandisse et s'étendent aux vaisseaux plus profonds. Ce risque est particulièrement élevé si le caillot est proche d'une connexion avec les veines plus profondes (par exemple dans le cas d'une inflammation veineuse autour du genou ou de l'aine), ou s'il mesure plus de 5 cm. Une thrombose veineuse profonde est un problème grave. Les facteurs de risque d'extension d'une thrombose veineuse profonde sont l'âge avancé, l'immobilisation (repos au lit) et un cancer interne (par exemple, cancer de la prostate ou de l'utérus). Les troubles de la coagulation sont également un facteur de risque pour une évolution plus agressive de la thrombophlébite.
  • Un autre danger de la thrombose veineuse superficielle est que les caillots peuvent se détacher et pénétrer dans les vaisseaux pulmonaires via le cœur. Cela entraîne une embolie pulmonaire.
  • Après une thrombophlébite, le risque de développer des varices est très élevé.

Diagnostic : comment le médecin diagnostique-t-il une phlébite ?

123-dr-oz-aderspet-flebitis-aderontstek-06-19.png
Si le médecin soupçonne une phlébite sur la base de symptômes, il peut procéder à certains examens pour déterminer la localisation exacte du problème et s'il existe un risque de thrombose veineuse profonde. Si une thrombose profonde est suspectée, de tels examens seront systématiquement effectués :

  • L'échographie Doppler (ou duplex) combine deux examens en un seul appareil : une échographie visualise les vaisseaux sanguins, et le Doppler mesure la vitesse du flux sanguin (ou sa lenteur dans le cas d'une veine bouchée par un caillot).  
  • Le test de D-dimère détecte la quantité de D-dimères dans le sang. Le D-dimère est un composant d'un caillot sanguin. La quantité de D-dimères dans le sang est toujours faible, sauf lorsqu'un caillot sanguin est (ou a été) présent.
  • Afin de trouver une éventuelle cause sous-jacente, une analyse de sang pour les anomalies de la coagulation peut également être effectué.

Quel est le traitement de la phlébite ?

Une thrombophlébite superficielle guérit généralement d'elle-même après 2 à 4 semaines. L'objectif de tout traitement est, d'une part, de réduire les symptômes et, d'autre part, de réduire le risque d'élargissement ou de thrombose veineuse profonde. 

  • Se déplacer peut être douloureux en raison de l'inflammation des veines. Néanmoins, il est important de continuer à bouger, pour stimuler la circulation sanguine.
  • La position debout et assise prolongée est défavorable et doit être alternée avec de l'exercice. Le repos (au lit) n'est en aucun cas recommandé. Lorsque vous êtes assis ou allongé, surélevez vos jambes. 
  • En général, le médecin recommandera le port de bas de contention (classe 2) en journée pendant quelques semaines. Le port de bas de contention est recommandé, surtout en cas d'inflammation veineuse très douloureuse et/ou étendue et lors de vols longue distance.

Voir aussi l'article : Bas de contention : que sont les bas élastiques thérapeutiques ?

  • Si vous présentez une inflammation veineuse importante  (plus de 5 cm) ou un risque accru de propagation à une thrombose veineuse profonde, vous devrez prendre des anticoagulants pendant plusieurs semaines.
  • Pour supprimer la douleur et l'inflammation, le médecin peut prescrire du paracétamol ou un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) tel que l'ibuprofène. Si vous recevez des anticoagulants, les AINS ne sont pas recommandés.
  • En cas de douleurs intenses et chez les patients souffrant de thrombophlébite au-dessus du genou, avec un risque accru de thrombose veineuse profonde, une intervention mineure peut être réalisée, au cours de laquelle le caillot sanguin est retiré sous anesthésie locale.
  • Rien ne prouve que les compresses froides ou chaudes aident à guérir l'inflammation, mais elles peuvent soulager la douleur.
  • Il n'existe aucune preuve scientifique de l'utilité des pommades ou des gels sur la phlébite tels que Algis-Spray, Hirudoid, Mobilat, Reparil Gel, Kamillosan, etc. De plus, ils peuvent provoquer des réactions allergiques.

Quand consulter un médecin ?

Si vous constatez une inflammation veineuse, il est toujours préférable de consulter votre médecin traitant. Consultez systématiquement :

  • si vous remarquez que l'inflammation de la veine s'étend ;
  • si la jambe devient gonflée ou douloureuse ;
  • lorsque d'autres symptômes apparaissent, comme une oppression de la poitrine, une difficulté à respirer ou une accélération de la respiration...

Sources
www.thuisarts.nl
www.nhg.org
http://richtlijnendatabase.nl
www.huidarts.com
www.huidziekten.nl
www.farmacotherapeutischkompas.nl



Dernière mise à jour: août 2024

Vous voulez recevoir nos articles dans votre boîte e-mail ?

Inscrivez-vous ici à notre newsletter.

vous pourrez vous désinscrire quand vous le souhaiterez
Nous traitons vos données personnelles conformément à la politique de confidentialité de Roularta Media Group NV.
volgopfacebook

volgopinstagram