Hypocondriaque : se croire toujours malade

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Les personnes hypocondriaques portent une attention constante à leur corps et ce qu'ils ressentent. Ils interprètent le moindre symptôme physique ordinaire (comme une piqûre, une démangeaison ou une crampe, un mal de tête ou une sécheresse de la bouche) comme le signe d'une maladie grave. La peur s'installe. Même une visite rassurante chez le médecin ne suffit pas à apaiser leur angoisse. 

Les hypocondriaques ne simulent. Ils n’inventent pas des symptômes pour le plaisir de se faire remarquer. Ils souffrent d’un vrai trouble psychiatrique, particulièrement difficile à vivre et à traiter.

Symptômes de l'hypocondrie

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© Getty Images

Le propre de l’hypocondriaque est de percevoir le moindre signe de son corps comme la manifestation d’une maladie forcément sérieuse et potentiellement mortelle. 

Une angoisse s'installe. Elle peut même conduire à une crise de panique et se manifester par les symptômes suivants : 

  • palpitations, sueurs, vertiges, tremblements ;
  • hyperventilation, essoufflement, sensation désagréable dans la poitrine ;
  • des picotements ou un engourdissement dans les mains et/ou les pieds ;
  • nausées, maux d'estomac;
  • le sentiment de ne plus savoir qui et où l'on est ;
  • le sentiment que vous perdez le contrôle de vous-même, que vous devenez fou ou que vous mourez.

Voir aussi l'article : Crise d'angoisse : quels symptômes, que faire ?

Trouble hypocondriaque : un trouble anxieux

Les termes hypocondrie ou trouble hypocondriaque ont été abandonnées à cause de leur connotation négative. On parle aujourd’hui de trouble anxieux lié à la maladie. Ce trouble apparaît le plus souvent au début de l’âge adulte (un pic d’incidence survient entre 20 et 30 ans) et semble toucher autant les hommes que les femmes.

Les raisons pour lesquelles certaines personnes souffrent d'un trouble anxieux ne sont pas claires. Dans certaines familles, les troubles anxieux sont plus fréquents. L'hérédité semble jouer un rôle. On pourrait dire que certaines personnes sont plus vulnérables que d'autres. On pense que certaines substances (neurotransmetteurs) influencent la susceptibilité d'une personne à l'anxiété et à la panique. Les neurotransmetteurs sont présents dans le sang et le système nerveux de chacun. La façon dont une personne gère l'anxiété et les symptômes physiques semble également être en partie apprise. L'éducation et les expériences passées jouent un rôle à cet égard. L'anxiété provoque des symptômes physiques qui peuvent à leur tour renforcer la peur d'une maladie grave. Lorsque la peur et les symptômes se renforcent mutuellement, vous risquez la crise de panique.

Voir aussi l'article : Anxiété et troubles anxieux : comment les reconnaître et s'en sortir

Traitement de l'hypocondrie : que faire ?

Vous pouvez faire beaucoup vous-même pour réduire votre anxiété.

  • Commencez par exemple par tenir un « journal » : Notez chaque jour si vous avez eu des moments d'anxiété. Notez pourquoi vous ne faites pas confiance à certains symptômes physiques. Notez ce qui se passe lorsque l'anxiété ou un sentiment de panique vous envahit : quels sont les symptômes que vous ressentez ? Quelles sont les pensées qui vous viennent à l'esprit ? Et que faites-vous ensuite ? Cèdez-vous à vos peurs en pensant immédiatement à une maladie grave ? Fuyez-vous la peur en vous couchant ? Essayez-vous de réprimer la peur en mangeant beaucoup ? Ou essayez-vous d'engourdir la peur en consommant de l'alcool, des drogues ou des sédatifs ?
  • Demandez-vous si vous pensez immédiatement au pire à chaque sensation (douleur, démangeaison, crampe) que vous ressentez dans votre corps. Examinez d'un œil critique si vos pensées de peur sont fondées et s'il y a vraiment lieu de paniquer. Souvent, ce n'est pas le cas.
  • Essayez de remplacer l'idée d'une maladie grave par quelque chose de moins grave. Contrastez-la par une pensée positive. Pensez à une explication innocente pour les symptômes physiques que vous remarquez. Par exemple : « Ce mal de tête est peut-être dû au fait que j'ai mal dormi la nuit dernière ». Ou encore : « Je n'ai des palpitations que parce que j'ai peur. Il est tout à fait normal que mon cœur réagisse ainsi ».
  • Notez ces pensées positives afin de pouvoir les relire dans les moments difficiles. Notez également ce que vous pouvez faire dorénavant dans les moments d'anxiété. Par exemple, respirez calmement pour vous détendre, allez vous promener ou appelez quelqu'un.
  • Recherchez le soutien de personnes en qui vous avez confiance. Expliquez-leur ce qui vous effraie. La plupart des gens sont compréhensifs.
  • Ne fuyez pas la peur et n'essayez pas de l'anesthésier. À court terme, cela peut sembler vous aider pendant un certain temps. Mais vous n'apprendrez pas pour autant à gérer et à tolérer la peur. En fin de compte, cela ne fera qu'aggraver l'anxiété. En cas de peur d'une maladie grave (hypocondrie), les médicaments sont généralement peu utiles.

Voir aussi l'article : Stress et hyperventilation: quels bienfaits de la cohérence cardiaque ?

Parfois, maîtriser ses pensées ne fonctionne pas ou ne fonctionne que temporairement. Dans ce cas, il est préférable de consulter un psychologue. Vous pourrez ainsi éviter que les symptômes ne s'aggravent.

Voir aussi l'article : Thérapies cognitivo-comportementales : c’est quoi et pour qui ?

Sources :
https://richtlijnen.nhg.org
https://www.afkickkliniekwijzer.nl



Dernière mise à jour: novembre 2024

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