Thérapies cognitivo-comportementales : c’est quoi et pour qui ?

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Thérapies cognitivo-comportementales : c’est quoi et pour qui ?

dossier Aaron T. Beck vient de disparaître à l’âge de 100 ans. On doit à ce psychiatre américain le développement des thérapies cognitives. Aux antipodes de la psychanalyse qui cherche dans les souvenirs plus ou moins refoulés des patients les racines de leur mal-être, les thérapies cognitives s’intéressent à leurs pensées automatiques, à leurs croyances autodestructrices, afin de les faire évoluer vers des ressentis et des comportements plus positifs. L’objectif ? Acquérir une meilleure perception de soi-même. Aaron T. Beck a ainsi dès la fin des années 50 posé les bases des thérapies cognitivo-comportementales, qui ont aujourd’hui le vent en poupe du fait de leur efficacité.

Thérapies cognitivo-comportementales : définition

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« Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont des thérapies brèves s’intéressant aux interactions qui existent entre nos pensées, nos émotions et nos comportements », explique le Dr Jérôme Palazzolo, psychiatre libéral, dans le livre Ma Bible des TCC. « La manière dont nous raisonnons influence nos émotions et nos comportements. L’exemple classique est qu’en regardant un verre d’eau à moitié rempli, un individu le verra à moitié vide et se sentira chagriné, alors qu’un autre le verra à moitié plein et se sentira optimiste. Mais il n’y a pas de fatalité. On n’est pas condamné à appréhender les expériences du quotidien de la même manière toute notre vie. En identifiant nos pensées dysfonctionnelles, et en apprenant à les modifier, il est tout à fait possible de ressentir les choses différemment et en conséquence de nous comporter différemment. »

Un partenariat soignant - soigné. La démarche suivie en TCC vise à développer une relation thérapeute - patient comparable à celle de deux savants travaillant ensemble à la résolution d’un problème.

Des thérapies brèves. La prise en charge est généralement limitée dans le temps, il faut compter en moyenne dix à vingt séances. Elle se concentre sur les problèmes actuels de la personne.

Des objectifs définis d’emblée. Bien qu’ils puissent être modifiés à tout moment au cours de la thérapie, les objectifs sont établis dès la première ou deuxième séance. Ils optimisent la continuité des séances, favorisent une prise en charge spécifique et permettent au soignant et au soigné d’évaluer ensemble de manière objective les progrès réalisés. Ces objectifs doivent être observables, mesurables, réalisables, et liés aux changements cognitifs ou comportementaux.

Des tâches à réaliser à domicile. Le thérapeute propose des exercices tels que la lecture d’ouvrages, l’autoévaluation des comportements, pensées, émotions, la pratique de nouvelles compétences, afin de mettre en œuvre et ainsi renforcer l’efficacité des nouvelles stratégies apprises lors des séances.

Indications et contre-indications

Une TCC peut être envisagée et donnera généralement de bons résultats dans la prise en charge des troubles anxieux, des troubles dépressifs, des troubles obsessionnels compulsifs et apparentés, des troubles des conduites alimentaires, de la crainte excessive d’avoir une maladie (hypocondrie), des dysfonctions sexuelles d’origine psychologique, des addictions, du TDA/H...

« Dans certains cas, les TCC sont une alternative intéressante aux traitements médicamenteux, donnant même des résultats supérieurs aux psychotropes. Dans d’autres cas, elles agissent en synergie avec le traitement pharmacologique, accélérant l’amélioration et aidant à la maintenir au fil du temps », explique le Dr Palazzolo.

Par contre, « certains troubles comme la paranoïa, les troubles bipolaires et apparentés en phase aiguë, la schizophrénie et autres troubles psychotiques en phase aiguë sont des contre-indications relatives ». Les médecins préfèreront s’orienter vers d’autres prises en charge.

La TCC s’adresse aux patients de tous âges, avec simplement des adaptations pour les enfants, les adolescents et les personnes âgées. Concernant les enfants et les adolescents, une synthèse de 64 études impliquant des enfants de 4 à 13 ans a montré que bien que la thérapie soit efficace dans tous les groupes d’âge, c’est dans la tranche d’âge 11 - 13 ans que l’on enregistre les meilleurs résultats. La TCC est alors particulièrement intéressante en cas de TDA/H, de dépression, de trouble anxieux généralisé, de phobie scolaire, d’automutilations, de troubles des conduites alimentaires...

Pour trouver un thérapeute, vous pouvez vous renseigner auprès de votre médecin généraliste ou consulter l’annuaire en ligne de l’Association pour l’Etude, la Modification et la Thérapie du Comportement : cliquez ici.

Source : Ma bible des TCC - Dr Jérôme Palazzolo - Ed. Leduc

Source: Aurélia Dubuc - journaliste santé

Dernière mise à jour: janvier 2024

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