Sevrage : quels symptômes les jours qui suivent l'arrêt de l’alcool ?
dossier Ce qui se passe dans votre corps lorsque vous arrêtez de boire de l'alcool dépend de plusieurs facteurs : la durée et la quantité de votre consommation, votre état de santé et votre sensibilité. Le sevrage physique de l'alcool peut durer 3 à 7 jours, voire plus si vous êtes un gros buveur. Quels sont les symptômes phase par phase ? Quels sont les dangers du sevrage ? Quel traitement pour vous accompagner ?
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Quels symptômes après 6 heures, 24 heures ou 3 jours sans alcool ?
Une personne qui décide d’arrêter l’alcool peut vivre un sevrage plus ou moins intense accompagné par des symptômes plus ou moins graves. Cela peut durer de quelques jours à plusieurs semaines si vous êtes un buveur intensif. En général, les symptômes atteignent leur pic après 24 heures et, après 3 jours, le pire est passé. Le sevrage peut se manifester à différents degrés d'intensité :
Stade 1 (sevrage léger), 6 à 12 heures après l’arrêt d’alcool
C’est la «gueule de bois». Les symptômes de sevrage léger apparaissent : maux de tête, insomnie, anxiété, tremblement des mains, nausées, vomissements et palpitations.
Stade 2 (sevrage modéré), 12 à 24 heures après l’arrêt d’alcool
Les symptômes de la gueule de bois (stade 1) sont plus prononcés et s'accompagnent d'une augmentation de la pression artérielle ou du rythme cardiaque, d'une confusion, d'une légère hyperthermie et d'une respiration rapide et anormale. La personne peut également présenter des insomnies, des cauchemars, de l’irritabilité, une humeur dépressive ou des angoisses. Une confusion passagère peut également survenir. Bien que ces symptômes soient plus graves qu'au stade 1, ils ne mettent pas la vie en danger et disparaissent après 7 à 10 jours d'abstinence. Les sentiments de tristesse et les insomnies peuvent toutefois durer plusieurs semaines.
Stade 3 (grave), 2 à 3 jours après l’arrêt d’alcool
Les symptômes comprennent les symptômes modérés du stade 2, mais sous une forme plus grave. Ils apparaissent après 47 à 72 heures après le dernier verre. Ils peuvent s’accompagner d’hallucinations visuelles ou auditives (délire de persécution), des crises d'épilepsie, une désorientation et des troubles de l'attention. Le stade 3 est considéré comme une forme sévère de sevrage alcoolique.
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Complication grave : delirium tremens
S'il n'est pas traité, le sevrage peut se transformer en delirium tremens, qui peut persister plusieurs jours. Les symptômes comprennent l'agitation, une confusion grave, des changements dangereux de la tension artérielle, une transpiration excessive, de la fièvre, des hallucinations, des arythmies cardiaques, des changements d'humeur, des crises d'épilepsie, une sensibilité au toucher, à la lumière et/ou au son, des tremblements. Le delirium tremens peut être fatal. Une prise en charge médicale à l'hôpital est donc nécessaire jusqu'à ce que les symptômes soient maîtrisés. Voir aussi l'article : Alcool et delirium tremens : cause, symptômes, traitement |
Pourquoi certains présentent des symptômes plus graves que d’autres après l’arrêt de l’alcool ?
La durée et l’intensité du sevrage varient énormément d’une personne à l’autre. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette différence :
- quantité et fréquence : les personnes qui consomment beaucoup d’alcool très régulièrement présenteront des symptômes de sevrage plus violents. Leur corps mettra plus de temps pour récupérer complètement.
- durée : plus vous buvez depuis longtemps, plus la durée du sevrage risque d’être longue.
- état de santé général : si vous présentez des problèmes de santé physiques ou mentaux, vous pouvez subir plus intensément les effets du sevrage.
- autres substances : la prise de certains médicaments ou d’autres addictions peuvent aggraver les symptômes de sevrage.
- sensibilité : certaines personnes sont plus sensibles que d’autres à l’arrêt d’alcool. La génétique influence en partie la manière dont votre corps réagira au sevrage.
Traitement et accompagnement après l’arrêt de l’alcool
En accord avec un médecin, vous pouvez prendre des médicaments de soutien lorsque vous arrêtez de boire. Trois types de médicaments sont prescrits : des médicaments qui luttent contre le manque, des médicaments qui réduisent l'envie de boire et des médicaments qui vous empêchent de boire parce que l'alcool vous rend malade. Votre médecin peut également traiter d'autres problèmes tels que les troubles gastro-intestinaux, les carences en vitamine B et les troubles hépatiques.
Si le sevrage physique est une chose, le sevrage psychologique en est une autre à ne pas négliger. Il est important de s'attaquer aux schémas de pensée et de comportement associés à la consommation d'alcool, de renforcer la confiance en soi et de reconnaître les situations à risque. Pour ce faire, vous pouvez vous tourner vers différentes formes d’aide :
- Auto-assistance : vous pouvez commencer à travailler de manière autonome sur l’arrêt d’alcool, éventuellement avec l'aide de votre partenaire ou d'une autre personne de confiance. Toutefois, si vous avez bu très longtemps ou beaucoup, consultez au moins votre médecin généraliste pour discuter des risques de symptômes de sevrage. Des programmes d'entraide sont disponibles. Vous pouvez rejoindre un groupe d'entraide tel que les AA (Alcooliques Anonymes) ou Vie Libre.
- Aide ambulatoire : un certain nombre de services tels que les CPAS, les Services de Santé Mentale (SSM) ou le médecin généraliste offrent des soins et un soutien de départ. Pour une aide plus spécialisée, vous pouvez vous rendre dans un centre de soins ambulatoires, tel qu'un centre de santé mentale spécialisé dans les problèmes de dépendance. Vous pouvez également prendre rendez-vous avec un psychiatre/psychologue/psychothérapeute en pratique privée.
- Aide résidentielle : le terme « résidentiel » signifie que vous séjournez dans un centre ou un hôpital pendant une certaine période. Cette période peut varier de quelques jours à plusieurs semaines ou mois.
Une forme d'aide résidentielle à court terme est proposée dans les CIC (centres d'intervention de crise, rattachés à certains hôpitaux), les services psychiatriques des hôpitaux généraux, les services de réadaptation des hôpitaux psychiatriques et les services de désintoxication en hôpitaux et les centres proposant un programme thérapeutique de court terme (généralement de trois semaines).
Pour la prise en charge à long terme : on distingue les admissions en clinique de désintoxication spécialisée (pour quelques mois) et les Communautés thérapeutiques (jusqu'à un an). Certains hôpitaux et centres travaillent à la fois avec des admissions à court terme et à long terme.
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Sources :