Test HPV au lieu d'un frottis : quelle est la différence ?
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En Belgique, chez les femmes de 30 à 64 ans, le frottis classique est désormais remplacé par un test HPV comme principale méthode de dépistage du cancer du col de l’utérus. Ce test HPV à faire tous les 5 ans est plus efficace et moins cher que les frottis traditionnels. Concrètement, quelles sont les différences entre ces deux examens ?
Voir aussi l'article : Cancer du col de l’utérus : symptômes, diagnostic et traitement
Quelle est la différence entre le frottis et le test HPV ?
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© Getty Images
Qu'est-ce qu'un frottis ?
Le frottis est un prélèvement de cellules sur le col de l’utérus à l’aide d’un grand coton-tige ou d’une petite brosse. Une analyse en laboratoire (cytologie) permet de détecter la présence de cellules anormales (cellules précancéreuses) sur la muqueuse du col. Ces cellules anormales apparaissent en moyenne 10 à 15 ans avant le développement des cellules cancéreuses proprement dites. Un simple traitement local permet de venir à bout de la quasi-totalité d'entre elles.
Le frottis est recommandé et remboursé tous les 3 ans chez les personnes âgées de 25 et 29 ans.
Qu'est-ce qu'un test HPV ?
Le test HPV est un prélèvement qui permet de détecter la présence des papillomavirus humains (HPV) et, notamment, des souches à haut risque de cancer. Ces virus sont responsables des modifications cellulaires sur la muqueuse du col qui mènent, plus tard, à la formation de cellules cancéreuses. Si le test HPV est positif, le laboratoire utilise ce même échantillon pour effectuer un examen plus approfondi des cellules prélevées sur le col (cytologie).
Le test HPV est recommandé et remboursé tous les 5 ans chez les personnes âgées de 30 à 64 ans.
Voir aussi l'article : Frottis anormal : déroulement d’une colposcopie et d’une biopsie
La plupart du temps, en cas d’infection au papillomavirus, le corps élimine spontanément le virus. Mais dans presque 10 % des cas, le HPV persiste. S’il s’agit d’un HPV dit « à haut risque » qui peut évoluer en cancer. Le test HPV permet de les identifier.
Quels sont les avantages du test HPV ?
Le test détecte de manière très fiable une infection à HPV à haut risque.
Si le test HPV est négatif, le risque de développer un cancer invasif dans les 5 ans est quasi nul. D’où l’importance de refaire un test de dépistage tous les 5 ans.
Si le test HPV est positif, des examens complémentaires pourront être effectués pour détecter la présence de cellules cancéreuses à un stade précoce et un suivi diagnostique sera mis en place pour suivre l'apparition d'un cancer.
Voir aussi l'article : Vaccin HPV : pour les adultes aussi ?
Quels sont les inconvénients du test HPV ?
Chez les femmes de moins de 30 ans, le test HPV n'est pas plus efficace que le frottis. Dans cette catégorie d’âge, les infections à HPV sont très fréquentes, mais généralement transitoires (elles guérissent spontanément). Trop de femmes seraient alors inutilement inquiétées par un résultat positif et des traitements inutiles seraient effectués, augmentant le risque de complications de la grossesse.
Entre 25 et 29 ans, un frottis classique reste donc nécessaire pour détecter la présence de cellules anormales. En cas de résultat anormal, un test HPV permet de détecter les souches du virus en cause.
Un autre inconvénient du test HPV : le test HPV examine uniquement la présence du papillomavirus qui est la principale cause du cancer du col de l'utérus. Mais, il existe un petit nombre de cancers qui ne sont pas causés par le HPV et que seul un frottis classique permet de détecter. Toutefois, cet inconvénient (un certain nombre de diagnostics de cancers manqués) ne l'emporterait pas sur le bénéfice (plus de cancers détectés à un stade précoce).
Voir aussi l'article : Conisation : opération du col utérin en cas de frottis anormal
Comment se passe un test HPV ?
La procédure est quasiment identique à celle d’un frottis classique. Un médecin ou une infirmière utilise une brosse pour prélever un échantillon de cellules du col de l’utérus. L'échantillon est ensuite analysé en laboratoire pour détecter la présence de papillomavirus à haut risque de cancers.
Sources :
https://kce.fgov.be
https://vandenbroucke.belgium.be
https://www.sciensano.be