Cancer du col de l’utérus : symptômes, diagnostic et traitement

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En Belgique, le cancer du col de l’utérus touche près de 600 femmes par an. Il est généralement causé par une infection au papillomavirus humain (HPV).  Un dépistage précoce par frottis permet d’augmenter le taux de survie du cancer du col. Toutefois, il est encore responsable de près de 150 décès par an. Aujourd’hui, la vaccination contre le HPV est la meilleure arme pour lutter contre la maladie.

Voir aussi l'article : Cancer du col de l’utérus : 3 fiches d’information sur le dépistage

Le cancer du col de l’utérus, qu'est-ce que c'est ?

Il existe deux sortes de cancer de l’utérus : le cancer du corps utérin (cancer de l’endomètre) qui touche la muqueuse utérine et le cancer du col de l’utérus qui touche la partie inférieure et étroite de l’utérus (cervix) reliée au vagin.

Dans presque tous les cas, le cancer du col de l’utérus se développe suite à une infection virale très contagieuse causée par le papillomavirus humain (HPV). Au cours d’un processus très lent (parfois 10 à 15 ans), certaines souches du HPV sont en mesure de modifier la nature des cellules du col et provoquer un cancer.

Le virus se transmet par contact lors de relations sexuelles, même lorsqu’il n’y a pas de pénétration. Le HPV peut d’ailleurs causer d’autres cancers (vulve, vagin, pénis, anus, bouche et pharynx).


Voir aussi l'article : Vidéo - Frottis : le dépistage du cancer du col de l'utérus

Comment se développe le cancer du col de l’utérus ?

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Le cancer du col de l’utérus se développe lorsque le papillomavirus s’installe durablement sur la muqueuse du col. Sur le long terme, le virus affecte alors les cellules superficielles du col jusqu’à les transformer en lésions précancéreuses CIN (néoplasie intraépithéliale cervicale), également connue sous le nom de dysplasie cervicale.

Si elles ne sont pas détectées et traitées à temps, ces lésions risquent d’évoluer en cellules tumorales.

Les CIN sont catégorisées selon leur degré de gravité : légère (CIN 1), modérée (CIN 2) ou sévère (CIN 3). La gravité de la CIN détermine la probabilité d’une évolution vers un cancer invasif. La plupart des lésions CIN 1 disparaissent spontanément alors qu’une CIN 3 devient invasive dans 10% des cas.


Voir aussi l'article : Vaccin HPV : une protection vraiment efficace contre le cancer

CIN 1: Lésions de bas grade des cellules du col de l’utérus

Plus de la moitié des femmes recevant ce diagnostic ne doivent subir aucun traitement. Les lésions sont à surveiller mais disparaissent généralement spontanément.

CIN 2 : Lésions cellulaires modérées de haut grade

Il y a plus de risques que des cellules anormales classées comme CIN 2 dégénèrent en cancer. Les lésions sont donc systématiquement traitées.

CIN3 : Lésions cellulaires graves de haut grade

Les chances que les cellules anormales CIN 3 dégénèrent sont encore plus importantes. On conseillera donc aux patientes de ne pas attendre pour faire enlever la zone touchée pour diminuer le risque de cancer.

Voir aussi l'article : Le cancer du col de l'utérus en 10 questions

Quels sont les facteurs de risque du cancer du col de l’utérus ?

Contrairement au cancer de l’endomètre (corps de l’utérus) qui touche principalement les femmes ménopausées, le cancer du col de l’utérus touche les femmes plus jeunes (moins de 65 ans). Selon les statistiques de la Fondation Registre du Cancer, ce sont les femmes entre 35 et 65 ans qui sont les plus concernées.

Toute femme infectée par le HPV peut être confrontée à cette maladie. En particulier, les souches du virus de type 16 et 18. Mais d’autres facteurs entrent également en compte :

    • Habitudes sexuelles
      Certains comportement sexuel exposent davantage à une infection au HPV : l’âge précoce des premiers rapports sexuels, un nombre élevé de partenaires, des partenaires à risque.

    • Tabagisme
      Les fumeuses infectées au HPV sont deux fois plus exposées à ce cancer que les non-fumeuses infectées. Les substances présentes dans la fumée de cigarette ont un effet direct sur certaines cellules du col utérin. Ces cellules participent aux défenses immunitaires et interviennent dans la lutte contre l’infection au HPV.

    • Système immunitaire affaibli
      Les femmes au système immunitaire affaibli éprouvent plus de difficultés à se débarrasser de l’infection virale. Ce cancer est donc plus fréquent chez les femmes séropositives ainsi que chez celles qui prennent des médicaments immunosuppresseurs. Une mauvaise alimentation peut également influer sur le bon fonctionnement du système immunitaire.

    • Contraceptifs oraux
      Selon des études récentes, la pilule contraceptive serait également un facteur de risque.

    Voir aussi l'article : Frottis : jusqu'à quel âge est-il nécessaire ?

    Les différentes sortes de cancers du col de l’utérus

    Le carcinome épidermoïde invasif du col utérin (80 à 85 % des cancers du col) est la forme la plus répandue de cancer du col utérin et de tumeur maligne des organes sexuels féminins. Il se développe à partir des cellules épithéliales plates du col (CIN) puis s’aggrave au fil des années pour se muer en carcinome in-situ (les cellules cancéreuses n’ont pas pénétré les tissus plus profonds) voire en carcinome invasif (les tissus profonds sont touchés).

    L’adénocarcinome est un autre type de cancer moins fréquent mais plus agressif. Il touche les cellules glandulaires. Il a tendance à se métastaser plus précocement. L’espérance de vie est globalement inférieure à celle de la forme épidermoïde.

    Voir aussi l'article : Pourquoi les frottis sont-ils importants après la ménopause ?

    Symptômes du cancer du col de l’utérus

    Les modifications cellulaires ne déclenchent pas immédiatement des symptômes. En général, un saignement anormal constitue le premier signe mais il peut se limiter à des pertes brunâtres

    Qu’est-ce qu’un saignement anormal ?

    • Un saignement de contact, pendant ou juste après une relation sexuelle. Les femmes qui prennent la pilule peuvent souffrir de saignements de contact sans qu’il y ait atrophie du col utérin.
    • Un saignement ou des pertes rougeâtres entre deux menstruations.
    • Un saignement après la ménopause : une perte de sang qui se produit chez une femme qui n’a plus eu de règles depuis un an minimum ne peut pas être considérée comme de simples menstruations.


    En cas de saignement anormal ou inhabituel, consultez votre gynécologue.

    Voir aussi l'article : Cancer du col : plus de sexe, plus de risques ?

    Comment dépister le cancer du col de l’utérus à un stade précoce ?

    Les lésions précancéreuses peuvent être détectées par un test de Papanicolaou aussi appelé frottis. Il s'agit d'un examen simple et indolore réalisé par un médecin généraliste ou un gynécologue. A l’aide d’une tigette, le praticien prélève quelques cellules à la surface du col. Le prélèvement est ensuite envoyé pour analyse en laboratoire.

    En Belgique, le dépistage par frottis est recommandé tous les 3 ans pour les femmes entre 25 à 64 ans.


    Evolution du cancer du col utérin et pronostic

    Les chances de survie sont extrêmement variables et dépendent du stade auquel le cancer est dépisté.

    Il y a 4 stades :

    • stade I : la tumeur se limite au col de l’utérus.
    • stade II : la tumeur a grandi et envahi l'endomètre ou la partie supérieure du vagin.
    • stade III : la tumeur touche la paroi pelvienne ou la partie inférieure du vagin.
    • stade IV : la tumeur s'est étendue au-delà du bassin ou a envahi la vessie ou encore le rectum. Le stade IV concerne aussi les métastases, par exemple dans les poumons ou les os.

    L’espérance de vie à 5 ans (cela veut dire qu’une patiente est encore en vie 5 ans après le traitement) est en moyenne de :

    • stade I : environ 75–90%
    • stade II : environ 55–70%
    • stade III : environ 30–50%
    • stade IV : environ 5–20%

    Voir aussi l'article : Lupus : la menace du cancer du col de l’utérus

    Quel traitement ?

    Le traitement dépend évidemment du stade du cancer.   

    Lésions précancéreuses

    Dans un stade précancéreux très précoce, si la femme souhaite encore avoir des enfants, il existe plusieurs moyens d’éliminer les cellules anormales :

    • LEEP ou technique d'excision électrochirurgicale à l'anse diathermique : il s'agit du traitement le plus simple. On insère un fil en métal en forme d’anse par lequel passe un courant électrique qui détruit les cellules anormales. L’utérus reste intact. 
    • Ablation partielle chirurgicale du col utérin (conisation) : on procède à la résection d’un fragment conoïde des tissus, pour éloigner les cellules anormales. 
    • Cryothérapie ou thérapie par le froid. Une petite plaque métallique est congelée puis placée sur la zone anormale du col utérin, pour détruire les cellules malignes. 
    • Laser : on brûle les cellules incriminées.

    Cancer

    En général, si le cancer est peu avancé, on procède à une hystérectomie, soit une ablation de l’utérus. Si la tumeur est plus grosse, il faut ôter les tissus et les ganglions lymphatiques voisins (colphohystérectomie élargie avec lymphadénectomie).

    La radiothérapie peut s’avérer nécessaire après l’opération, afin d’éliminer les cellules cancéreuses restantes. Parfois, la radiothérapie constitue le seul traitement, soit par exposition directe à une source radioactive (curiethérapie), soit par radiation externe (la source radioactive est à distance de la zone à traiter) soit par une combinaison des deux techniques.  


    Voir aussi l'article : Papillomavirus : après le cancer du col, la crise cardiaque

    L'importance du vaccin contre le HPV


    Le meilleur moyen de lutter contre le cancer du col de l’utérus est d’empêcher le papillomavirus de s’installer. La vaccination contre les virus HPV est aujourd’hui la meilleure arme pour empêcher les cancers du col de se développer. 

    Bien que le vaccin ne cible que les souches les plus dangereuses du virus (type 16 et 18), il permet néanmoins d'éviter près de 70 % des cancers du col de l'utérus.

    La vaccination contre les HPV est recommandée pour les femmes âgées de 9 à 26 ans, de préférence avant les premières relations sexuelles.

    Depuis 2019, la Belgique a élargi sa campagne de vaccination au garçon. En effet, 25% des cancers liés aux HPV touchent aussi les hommes.

    Sources :
    https://www.cancer.be
    https://kankerregister.org
    https://www.msdmanuals.com
    https://www.vaccination-info.be



    Dernière mise à jour: février 2023

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