Excès de poids : un risque pour quels cancers ?
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L’association entre le surpoids et le risque de cancer est connue, mais quels organes sont les plus exposés ?
Une équipe britannique, réunissant des experts de plusieurs universités, a passé en revue toutes les méta-analyses publiées à ce jour sur le lien entre l’adiposité (accumulation de graisse corporelle) et le risque de développer un cancer. Le but d’une méta-analyse consiste à recouper les résultats d’une série d’études indépendantes, afin d’en extraire les données les plus probantes et les plus significatives. Une centaine de méta-analyses suffisamment « solides » ont été retenues. La majorité d’entre elles se sont appuyées sur l’indice de masse corporelle (IMC), avec le poids corporel et le tour de taille pour les autres. Au total, cette méta… méta-analyse porte sur une quarantaine de types de cancer (et bien davantage de sous-types), et seules les associations reposant sur des preuves « fortes » ont été retenues. Que disent les résultats ?
• L’indice de masse corporelle. Un IMC trop élevé est associé à un risque accru de développer un cancer de l’œsophage, du côlon et du rectum chez l’homme, du pancréas et des voies biliaires (dont la vésicule), de l’endomètre chez la femme préménopausée, du rein, du cardia (la jonction entre l’estomac et l’œsophage), de l’ovaire, ainsi que le myélome multiple.
• Le gain de poids et le tour de taille. La prise de poids est associée à un risque accru de cancer du sein chez la femme postménopausée qui n’a pas été traitée par une thérapie hormonale de substitution (THS), ainsi qu’au cancer colorectal chez l’homme et la femme, et le tour de taille à une augmentation du risque de cancer de l’endomètre.
Il est à noter que l'IMC, le poids et le tour de taille se recoupent : le risque lié à l'un de ces paramètres n'est pas exclusif et peut se superposer à celui associé à l'un ou aux deux autres. Les auteurs, dont les travaux sont soutenus par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ajoutent qu’une association avec d’autres types de cancer est possible, mais qu’en l’état des connaissances, il subsiste des incertitudes qualifiées de « substantielles ». Il faut aussi observer que l’ampleur du risque diffère évidemment selon le degré de surpoids et le type de cancer. En tout état de cause, poursuivent ces spécialistes, « le surpoids et l’obésité représentent l’un des problèmes majeurs de santé publique : la démonstration du lien puissant avec le risque de cancer devrait sensibiliser la population et les autorités, et permettre aux médecins de développer des stratégies de prévention personnalisées pour les personnes les plus à risque ».