Le cerveau a horreur du vide !

news Pour que nous puissions efficacement porter notre attention sur ce qui nous entoure, notre cerveau « éteint » certains de ses réseaux… puis les rallume instantanément.

Les travaux ont été conduits par une équipe de l’Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Jean-Philippe Lachaux et Karim Jerbi (Centre de recherche en neurosciences de Lyon) viennent de confirmer qu’un réseau de neurones spécifiques appelé « réseau par défaut » fonctionne en permanence, même lorsque nous n’avons rien de particulier à faire.

« Ils démontrent surtout », poursuit l’Inserm, « que lorsque nous devons nous concentrer, ce réseau, quand il n’est pas suffisamment désactivé, perturbe la mise en route d’autres neurones spécialisés », qui constituent le « réseau de l’attention ».

Le « réseau par défaut », que l’un de ses découvreurs avait qualifié d’ « énergie noire du cerveau », est lié à de nombreux phénomènes intimes de notre vie mentale : perception de soi, évocation des souvenirs, imagination, pensées…

Une compétition féroce

Les chercheurs de l’Inserm ont établi, en recourant à l’imagerie médicale, que les neurones de ce « réseau par défaut » interrompent leur activité lorsque nous portons notre attention vers le monde qui nous entoure, par exemple en cherchant un objet. Mais cette « déconnexion » ne dure que le temps strictement nécessaire à l’accomplissement de la tâche : aussitôt l’objet trouvé, le « réseau par défaut » reprend son activité en un dixième de seconde. Et lorsque le « réseau par défaut » ne se désactive pas suffisamment, nous mettons davantage de temps à trouver l’objet.

Ainsi que l’explique l’Inserm, « ces résultats attestent d’une compétition féroce au sein du cerveau pour nos ressources attentionnelles, qui, lorsqu’elles ne sont pas utilisées pour l’analyse active de notre environnement sensoriel, sont instantanément redirigées vers des processus mentaux plus internes ».

Et de conclure : « Le cerveau a donc horreur du vide et ne reste jamais sans rien faire, pas même pendant un dixième de seconde ».