La stérilisation féminine
dossier La stérilisation féminine est une méthode de contraception définitive par principe et donc demandée par la femme qui n'est pas ou plus en quête de maternité. Que faut-il savoir sur cette intervention ?
La décision doit évidemment être mûrement réfléchie : la stérilisation n'est pas forcément irréversible, mais la probabilité qu'il ne soit plus possible de revenir en arrière est grande. Après l'entretien avec le gynécologue, un délai de réflexion de quelques mois est d'ailleurs recommandé, surtout chez les femmes qui n'ont jamais eu d'enfant. Elles doivent en particulier tenir compte du fait que leur situation actuelle peut considérablement évoluer (rencontre d'un nouveau partenaire, notamment).
Ajoutons que la stérilisation n'est pas autorisée chez les jeunes femmes de moins de 18 ans.
Le principe
Le principe de la stérilisation féminine consiste à obstruer les trompes de Fallope afin que les spermatozoïdes ne puissent plus féconder l'ovule.
Les avantages
• Un taux d'efficacité proche de 100%.
• Le cycle menstruel n'est pas perturbé.
• La stérilisation n'affecte pas la sexualité (libido, plaisir...).
• L'effet contraceptif est immédiat (sauf pour la stérilisation transcervicale, qui nécessite l’utilisation d’un moyen de contraception alternatif pendant au moins trois mois).
Les inconvénients
• A priori, la technique est considérée comme irréversible.
• Elle n'offre pas de protection contre les maladies sexuellement transmissibles (MST) : dans les situations à risque, l'usage d'un préservatif est indispensable, tout comme lorsque la femme utilise la pilule ou le stérilet.
• Il existe des risques de complications liés à l'anesthésie et à l'intervention proprement dite.
• Une grossesse extra-utérine peut survenir.
Les précautions
La stérilisation est exclue si la femme est enceinte. Il est donc important de respecter scrupuleusement une méthode contraceptive pendant les semaines qui précèdent l'intervention. Après une ligature des trompes, les femmes qui prenaient la pilule doivent terminer leur plaquette afin que les règles ne surviennent pas trop rapidement, qu'elles deviennent trop abondantes et trop irrégulières. Le stérilet est retiré au cours de l'intervention.
Différentes techniques sont envisageables. La ligature des trompes est la méthode classique, sachant que la stérilisation transcervicale, une opération moins lourde, rencontre un succès croissant.
La ligature des trompes
Si les trompes ne sont pas bien visibles - ce qui peut arriver -, le médecin utilisera de préférence les anneaux ou les clips.
Dans la plupart des cas, l'opération recourt à la laparoscopie. Deux petites incisions (juste sous le nombril et au ras du pubis) permettent de glisser le laparoscope dans l'abdomen, afin de visualiser les organes. Pour ce faire, le chirurgien utilise un laparoscope qui lui permet de visualiser les organes internes et d'intervenir de manière beaucoup moins agressive par rapport à l'ouverture de l'abdomen. La mini-laparotomie ne nécessite quant à elle qu’une mini-incision abdominale.
Après l'opération
La patiente ne peut pas conduire son véhicule pour rentrer à la maison, elle devra donc être accompagnée.
Les jours suivants l'intervention, elle pourra ressentir des douleurs (épaules, abdomen...), une sensation générale de fatigue, des étourdissements, une impression de ballonnement ou de gonflement du ventre... Des pertes de sang peuvent survenir. Habituellement, ces symptômes disparaissent en quelques jours. S'ils perdurent ou s'aggravent, ainsi qu'en cas d'apparition de fièvre, il est nécessaire de contacter au plus vite le chirurgien. Même si elles restent rares, une infection ou une hémorragie ne sont pas à exclure.
Si la laparoscopie n'est pas possible, en particulier en raison d'adhérences, l'incision abdominale (ouverture) sera envisagée. Cette intervention est beaucoup plus lourde, expose à davantage de risques, demande une hospitalisation plus longue (la récupération est plus délicate) et elle s'accompagne de la formation d'un cicatrice nettement plus visible qu'en cas de laparoscopie.
La stérilisation transcervicale
La méthode Essure ne nécessite ni incision ni anesthésie.
Le médecin passe par les voies naturelles, c'est-à-dire par le vagin et l'utérus (hystéroscopie) : il introduit un micro-implant en franchissant le col de l'utérus. Il injecte ensuite un liquide physiologique afin de dilater l'utérus. Le micro-implant est placé à l'intérieur des deux trompes de Fallope. Un petit ressort se moule ensuite sur la cavité tubaire et bouche ainsi la trompe définitivement. La technique n'est pas efficace immédiatement, elle l'est au bout de trois mois. Pendant ce délai, une contraception doit intervenir en parallèle (préservatif, pilule...).
Cette méthode ne demande pas d'anesthésie générale et l'opération dure environ dix minutes. Elle n'exige pas d'incision et ne laisse donc pas de cicatrice.
Après une courte période de repos, la patiente peut reprendre ses activités habituelles le jour-même. Elle peut ressentir des douleurs abdominales, comparables à des crampes ou aux douleurs liées aux menstruations. Le bon positionnement de l'implant sera contrôlé par une radiographie pelvienne ou une hystéro-salpingographie.Les avantages
• pas d'incision
• pas d'anesthésie générale
• une intervention de très courte durée
• douleurs post-opératoires très modérées
• indiquée pour les femmes qui ne peuvent pas subir une ligature des trompesLes inconvénients
• L'obligation de recourir à une alternative contraceptive pendant trois mois après l'intervention, jusqu'à ce que l'occlusion des trompes soit confirmé par radiographie pelvienne.
• Un risque plus élevé d'occlusion unilatérale des trompes,
• La technique n'est pas pratiquée partout.
Les risques d'échec
Il n'existe pas de méthode contraceptive féminine fiable à 100%. Le risque de tomber enceinte après une ligature des trompes est extrêmement faible, mais réel : le degré d'efficacité est estimé à 99,5%.
Comment expliquer que la protection ne soit pas absolue ? En fait, les trompes peuvent redevenir entièrement fonctionnelles, et ceci est dû au fait que l'intervention n'a pas été réalisée dans les meilleures conditions. La femme stérilisée doit donc malgré tout rester attentive à ce que ses règles surviennent à intervalles réguliers. Si elle constate une anomalie, il est nécessaire de vérifier (test urinaire ou prise de sang) que cela n'est pas dû à un début de grossesse.
Les conséquences
• A moyen et à long terme, on n'observe pas de modifications physiques ou un risque accru de douleurs.
• Une femme stérilisée n'est pas plus rapidement ménopausée.
• Les menstruations peuvent être plus abondantes et durer plus longtemps. Certaines femmes stérilisées prennent d'ailleurs une pilule contraceptive dans le but de contrôler leurs règles.
• Sur un plan sexuel, on constate souvent une amélioration, un épanouissement, dans la mesure où la femme ne craint plus la grossesse.
Peut-on faire marche arrière ?
En cas de ligature des trompes, il est possible de réaliser une réanastomose tubaire, une intervention qui consiste à restaurer la perméabilité des trompes utérines. Elle est plus complexe que la stérilisation et le résultat est (très) loin d'être garanti. Les chances de succès dépendent fortement de la technique : 50% pour la coagulation tubaire et jusqu'à 80% pour la pose d'un fil, d'un anneau ou d'un clip.
La restauration de la fertilité après une stérilisation transcervicale est encore plus difficile.