E-cigarette : un vrai médicament ?
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L’Académie nationale française de médecine estime que la cigarette électronique devrait être considérée comme un médicament d’aide au sevrage tabagique.
Ce rapport constitue une nouvelle pièce à verser au dossier de l’e-cigarette, dont on sait qu’elle suscite des prises de position en sens divers, voire radicalement opposées. « Au vu de la baisse notable du tabagisme depuis l’apparition de la cigarette électronique et au regard de sa toxicité à l’évidence infiniment moindre que celle de la cigarette classique », lit-on dans Le Quotidien du Médecin, « l’Académie recommande de ne pas dissuader les vapoteurs. Au contraire, la e-cigarette devrait être mise à disposition des fumeurs qui souhaitent évoluer vers l’abstinence ».
Cette autorité préconise l’émergence d’une e-cigarette « médicament », avec un statut spécifique et une procédure simplifiée d’autorisation de mise sur le marché lorsque la concentration de nicotine dépasse un certain seuil. « Il s’agit d’une variante du spray de nicotine : le statut de médicament permettrait à l’assurance maladie de l’inclure dans le forfait de prise en charge du sevrage tabagique ».
L’Académie de médecine indique aussi que « les recharges devraient être exemptes de tout adjuvant influant sur la saveur, l’odeur ou le parfum aux fins d’accroître l’appétence », car « ces procédés constituent un moyen supplémentaire d’attrait et de dépendance, notamment chez les jeunes ». Les experts soulignent aussi l’importance de maintenir l’interdiction de vente aux mineurs et celle de vapoter dans les lieux où le tabac est prohibé. « L’usage en public de la e-cigarette est difficile à distinguer de la cigarette classique et il peut inciter à ne plus respecter l’interdiction de fumer ».
Enfin, l’Académie se prononce pour l’interdiction de toute publicité et promotion de la cigarette électronique, sauf comme méthode d’arrêt du tabac.