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Comment l’opium tue
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L’opium tient une place particulière, un peu mythique même, dans le champ des toxicomanies. Mais il tue, et sur une large échelle.
« La drogue des poètes », avancent certains. Et il est vrai que des auteurs célèbres – Dickens, Baudelaire, Cocteau… - étaient opiomanes. Aujourd’hui, les fumeries clandestines, comme on peut les découvrir sur de vieilles photos, ont disparu des pays occidentaux. Et l’opium, dans sa forme « classique », quasiment aussi. Mais ailleurs dans le monde, c’est loin d’être le cas, et il y cause de sérieux ravages.
C’est ce que montre cette étude conduite au Golestan, une province du nord-est de l’Iran. Elle a porté sur quelque 50.000 habitants, parmi lesquels 20% environ étaient des consommateurs d’opium (fumé ou ingéré), âgés de 40 à 75 ans, et toxicomanes de longue date. Le suivi a duré une dizaine d’années, et le constat est accablant : l’opium est associé à une augmentation moyenne de 86% du risque de décès prématuré, et jusqu’à 143% chez les femmes ! Les pathologies respiratoires et digestives (dont les cancers de l’œsophage, de l’estomac et du poumon) et les maladies cardiovasculaires constituent les causes majeures de mortalité précoce, en relation directe ou indirecte avec l’usage de l’opium. Ajoutons que le danger menace quelle que soit la forme de consommation, et même en faibles quantités.