A table, pour créer des liens, on s'imite !
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Par souci de connivence, nous adaptons le rythme de nos bouchées à celui du convive avec lequel nous partageons le repas.
L’intention – inconsciente – repose en fait sur le souci de créer une connexion sociale, expliquent ces chercheurs néerlandais, qui publient leur étude dans la revue « PLoS One ». Ils ont procédé à une expérience instructive, intégrant septante paires de jeunes femmes, regroupées de manière aléatoire.
Les repas ont été divisés en séquences de vingt minutes, au cours desquelles le rythme des bouchées a été chronométré. Un délai inférieur à cinq secondes entre la bouchée d’une convive, puis de celle qui lui faisait face, était considéré comme traduisant un processus d’imitation. Le résultat global fait apparaître un très net phénomène d’adaptation réciproque aux cadences des coups de fourchette ; sachant que ceci est particulièrement vrai durant la première phase du repas. Par la suite, indiquent les auteurs, les participantes ayant fait connaissance, ayant pris confiance, s’étant habituées à la présence de l’autre, le processus apparaît moins marqué.
Au-delà du constat (amusant, et que chacun retrouvera sans doute dans certains de ses propres attitudes à table), ces observations s’inscrivent dans une perspective plus large ; et renvoient notamment à ces études antérieures qui avaient mis en évidence l’influence du groupe – amical, en particulier – dans les comportements alimentaires, et le risque de prise de poids.