Couple : faire des concessions, oui mais...
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Pour qu’une relation tienne sur la durée, les partenaires doivent consentir des sacrifices. Mais en situation de stress, le risque de dégradation est bien réel.
La notion de sacrifice est définie ici non pas comme un tournant majeur dans l’existence, mais en tant que petites décisions, plus ou moins fréquentes, destinées à faire plaisir au partenaire afin de maintenir une cohérence dans la relation de couple. On prend sur soi, donc.
Afin d’évaluer l’impact de ces comportements, des chercheurs de l’université de l’Arizona (Tucson) ont recruté quelque deux cents couples, mariés ou non, vivant ensemble depuis six mois à… quarante ans. Chaque jour, ils devaient remplir un questionnaire en précisant les sacrifices consentis, répartis en douze catégories (enfants, tâches ménagères, loisirs, vie sociale…), ainsi que les événements stressants. Les participants ont ensuite été classés sur une échelle de un à sept, en fonction de leur dévouement, de leur engagement, de leur degré de satisfaction relationnelle…
Le stress change tout
Le résultat montre d’abord que les participants qui consentent ces sacrifices estiment que ces gestes traduisent leur engagement envers leur partenaire. Mais cela est-il bénéfique pour la relation de couple ? Oui et non. Oui, dans la mesure où ce comportement prévient dans une certaine mesure les tensions. Non, pour au moins deux raisons :
• 1°) le conjoint ne se sent pas forcément plus attaché, en particulier parce qu’il n’a pas toujours vraiment conscience du geste posé à son attention ;
• 2°) lorsque le « petit sacrifice » intervient au terme d’une journée stressante ou durant une période difficile, il est plutôt contre-productif, crispant, et tend à relâcher le sentiment de proximité au sein du couple.
Plus que ces concessions, c’est donc le stress qui influe sur la qualité relationnelle. Comme l’explique le coordinateur de ces recherches, « un couple doit travailler ensemble sur l’adaptation à ces facteurs de stress quotidiens, au fur et à mesure qu’ils se produisent ». Et le cas échéant demander une aide spécialisée.