Criminalité et lésion cérébrale : quel lien ?
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Un traumatisme crânien durant l’adolescence accroît-il les risques de plonger, plus tard, dans la délinquance ?
Les lésions cérébrales acquises (une blessure grave à la tête à la suite d’un accident, d’un choc, d’une chute, d’un coup…) sont décrites comme « une épidémie silencieuse » par le Pr Hugh Williams, neuropsychologue à l’université britannique d’Exeter, qui s’est penché sur les données scientifiques concernant l’association entre ces traumatismes et la criminalité.
Des problèmes d'autocontrôle
Et sa conclusion est formelle : le fait d’avoir été victime d’une lésion cérébrale violente durant l’adolescence accroît le risque de sombrer, plus tard, dans la délinquance, voire dans la criminalité. Comme l’explique Santé Log, « on sait aujourd’hui que le cerveau humain bénéficie de sa « plasticité » toute la vie, c’est-à-dire la formation, au fil des apprentissages, de nouvelles connexions neuronales. Il atteint néanmoins globalement sa maturité vers la vingtaine. Parmi les fonctions cérébrales, le contrôle des impulsions et la planification sont les dernières à se développer, ce qui peut expliquer certains comportements à l’adolescence, comme la prise de risques ».
Dans ce contexte, il apparaît qu’une blessure dans la région du cerveau chargée du contrôle des impulsions peut entraîner, à long terme, des problèmes dans la sphère de la décision, de l’autocontrôle, avec des manifestations agressives, violentes, antisociales.
Le Pr Williams insiste dès lors sur l’importance cruciale d’une identification très fine et d’une gestion extrêmement étroite des traumatismes crâniens, singulièrement lorsqu’ils affectent un jeune.