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Santé mentale des enfants : on peut agir à l’école
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Une équipe canadienne a développé une approche très intéressante pour réduire les risques de troubles psychologiques chez les jeunes.
La seconde phase d’évaluation de la méthode vient d’être lancée dans une trentaine de classes du secondaire québécoises. La première partie, coordonnée par une équipe de l’université de Montréal, a concerné des écoles londoniennes. Quelque cinq cents élèves britanniques, âgés de 8 à 15 ans, ont participé à cette étude.
Deux séances d'une heure et demie
Une évaluation de la personnalité de chacun est intervenue au départ, avec l’intention de mettre en évidence des traits susceptibles de favoriser, au fil du temps, l’apparition de problèmes mentaux (dépression, troubles du comportement…). Ces profils à risque sont déterminés sur base de critères comme l’impulsivité, le désespoir, la rumination, le repli du soi ou l’anxiété. A partir de là, deux groupes ont été constitués.
Le premier a bénéficié d’une intervention psychologique en milieu scolaire, l’autre pas. Et par intervention, on ne parle pas d’une prise en charge lourde et astreignante. Non : elle s’est limitée à deux séances (une heure et demie à chaque fois) relevant de la thérapie cognitivo-comportementale, pour apprendre à ces jeunes à gérer leur propre profil de personnalité.
Apprendre à se maîtriser
Les élèves ont discuté de scènes de la vie réelle vécues par d’autres adolescents, ont partagé leurs pensées, leurs impressions, leurs émotions, leurs réactions. Encadrés par des pédagogues, ils ont appris à identifier les facteurs déclencheurs de fortes émotions et ont exploré la meilleure façon de gérer ces situations. Pour faire court, le principe de la thérapie cognitivo-comportementale consiste à confronter (graduellement) l’individu aux situations provoquant - par exemple - l’anxiété et à apprendre à se maîtriser.
Durant les deux années qui ont suivi ces séances, les participants ont été soumis tous les six mois à des tests destinés à déterminer l’apparition et l’évolution des troubles mentaux. Le résultat met en évidence un bénéfice préventif très net de la prise en charge chez les jeunes considérés à l’entame comme les plus à risque d’être confrontés plus tard à la dépression, aux pensées suicidaires, aux troubles anxieux, aux crises de panique, à de graves problèmes de comportement, à de hauts niveaux de stress, et ainsi de suite.
« Cette brève intervention en milieu scolaire est aussi efficace que durable », indique l’un des chercheurs. Ceux-ci poursuivent donc leurs travaux, à Montréal, afin d’affiner encore davantage l’approche.