Troubles de la ménopause : jusqu’à quand ?
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Quelle est la proportion de femmes qui souffrent de troubles sévères de la ménopause, et combien de temps durent-ils ?
C’est la question à laquelle tente de répondre cette équipe de l’University College London, qui a suivi un groupe de quelque 700 femmes, évaluées chaque année entre 47 et 54 ans.
Ainsi que l’explique le Dr Roseline Péluchon (« Journal international de médecine ») : « La ménopause, ainsi que les années qui la précèdent et qui la suivent, coïncide avec l’apparition de nombreux symptômes plus ou moins invalidants. Il n’est pas toujours facile de distinguer, parmi ceux-ci, quels sont les effets de la ménopause elle-même ou ceux de l’âge, ni de répondre avec précision aux interrogations des patientes quant à leur durée ».
Les chercheurs britanniques, qui publient un article sur le sujet dans le « British Medical Journal », classent ces symptômes en quatre catégories : psychologiques (troubles du sommeil, dépression et anxiété, irritabilité…), somatiques (douleurs diffuses, palpitations, vertiges, fuites urinaires…), vaso-moteurs (bouffées de chaleur, sueurs froides…), et sexuels (rapports douloureux, sécheresse vaginale…).
Une prise en charge mieux adaptée
Premier point : l’étude montre que toutes les plaintes, à l’exception des « somatiques », sont clairement associées à la ménopause, et concernent une proportion (très) importante de femmes. Les plaintes déclinent avec l’âge, mais pas toujours. Ainsi, poursuit le Dr Péluchon, « deux femmes sur trois ont présenté des troubles psychologiques légers ou modérés pendant la période de pré-ménopause, qui ont rapidement disparu une fois la ménopause confirmée. Toutefois, 10% des patientes ont souffert de troubles plus sévères qui ont culminé après l’installation de la ménopause ».
Concernant les bouffées de chaleur, elles sont décrites comme « modérées » par la moitié des femmes, mais sévères par une sur dix. Celles qui les ressentent très tôt en pré-ménopause peuvent espérer les voir disparaître assez rapidement dès la ménopause installée. Celles qui s’en plaignent plus tardivement le feront aussi plus durablement. Quant aux troubles sévères de la sexualité, rapportés par 14% de ces femmes, ils suivent une augmentation régulière jusqu’à la ménopause, puis persistent après celle-ci.
« Cette classification en quatre groupes de symptômes et surtout la description de profils évolutifs sont intéressantes à la fois pour les médecins et pour les patientes, en leur permettant notamment d’élaborer une prise en charge mieux adaptée à la durée prévisible des troubles », indique encore le Dr Roseline Péluchon.