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Comportement difficile de l'enfant: comment gérer au mieux?
dossier
Karolien Raeymaekers, psychologue clinicienne-thérapeute comportementale, répond à la question d’Élise, dont la fille de 2,5 ans passe du « terrible two » à « threenager ».
Élise (34 ans): C’est comme si on n’arrivait pas à communiquer avec notre enfant. Si on dit que quelque chose n’est pas autorisé, elle le fait encore plus. On a tout essayé: s’énerver, expliquer, isoler, mais rien ne semble fonctionner. Et elle recommence un peu plus tard. Nous n’avons pas eu ce problème avec notre fils de 5 ans. D’où ma question: comment gérer aux mieux le comportement difficile de mon enfant?
Comprendre ce qui se joue derrière le comportement difficile de son enfant
Karolien: « Vous décrivez bien là l’enfant en bas-âge, qui fait des pas de géant dans son développement. Soudain, cette petite personne est consciente de son propre moi. Elle comprend qu’elle a sa propre volonté et qu’elle peut déterminer les choses par elle-même. Elle est donc avide d’explorations. Se heurter à des limites est également un fait nouveau pour votre enfant. Soudain, ce parent attentionné dit: « NON! » et répète « IL NE FAUT PAS! ». Un tout-petit peut prendre conscience du monde qui l’entoure, mais il ne peut pas encore en connaître les limites et les généraliser à de nouvelles situations. Il crie très souvent « moi fais » ou « non ». Il semble conquérir le monde, mais il a encore besoin de notre proximité, de notre réactivité et de notre sécurité lorsque les choses deviennent un peu trop excitantes.
La période des tout-petits est par définition une période très fatigante pour les parents, mais sachez avant tout que votre enfant traverse une période difficile et qu’il n’est pas un fauteur de troubles. Ce comportement gênant est ce que nous voyons en premier. Tout comme un bébé communique principalement en pleurant, un tout-petit montrera à sa manière ce qui est difficile pour lui. Si nous ne répondons qu’à ce qui est visible, nous tombons rapidement dans une lutte de pouvoir superficielle. Il peut parfois être possible de gérer une situation difficile avec une jolie gommette qui sourit, ou un regard de colère, mais ça n’aide pas vraiment, et cela n’enseigne rien à long terme. Au contraire, nous sommes un modèle pour notre tout-petit, en permanence. Il observe et imite la façon dont nous gérons les situations compliquées.
Essayez donc de voir au-delà du comportement difficile et de vérifier ce qui se passe réellement. De quoi votre tout-petit a-t-il besoin? Y a-t-il un besoin physique tel que la faim ou la soif? A-t-il besoin d’attention, de soutien? A-t-il besoin d’exercice ou simplement de repos? Le contexte est-il suffisamment sûr et rassurant? Ou y a-t-il une tension accumulée qui cherche maintenant la sortie?
En tant que parent, nous devons fixer des limites au comportement transgressif, mais nous devons également être attentifs aux sentiments sous-jacent.»
Cris, pleurs, colères, opposition de l’enfant: mettre en place des choses concrètes
En Préventif
- Tenez compte du niveau de développement de votre enfant. Un tout-petit montre beaucoup de confiance en lui, veut avoir beaucoup de pouvoir de décision, mais a encore besoin de beaucoup de conseils et de soutien. Un bon équilibre permet de créer un environnement d’apprentissage sûr.
- Communiquez avec un langage littéral et clair. N’indiquez pas seulement ce qui n’est pas autorisé, mais aussi ce qui est possible.
- Fournissez de la prévisibilité et des informations sur la situation. Par exemple, si vous rentrez à la maison après une journée d’école bien remplie, il n’est pas évident pour votre tout-petit que vous voulez cuisiner. Il ne sait peut-être pas quoi faire par lui-même.
- Essayez de ralentir et d’être un modèle. Montrez comment vous pouvez également gérer une situation difficile avec une attitude calme.
- Essayez d’être en phase l’un avec l’autre. De quoi votre bambin a-t-il vraiment besoin et comment pouvez-vous l’aider? Par exemple, après une journée bien remplie à l’école, un enfant peut avoir besoin de sauter sur le trampoline ou de grimper et crapahuter, tandis que d’autres peuvent simplement avoir besoin de trouver la paix et le calme dans un livre ou de se glisser dans l’univers d’un dessin animé. Parfois, la proximité avec vous est nécessaire. Se câliner, jouer ou simplement s’asseoir l’un à côté de l’autre peut déjà apporter un soulagement.
En situation de conflit
Essayez d’y aller en 4 étapes: Nommez le sentiment – Comprenez – Limitez – Soulignez le positif et les alternatives. Tout d’abord, énoncez ce que vous voyez. Reconnaissez ce sentiment et faites preuve de compréhension. Cela permettra à votre enfant de ne pas se sentir seul. Il n’a pas besoin de faire comprendre de tout son corps qu’il n’est pas d’accord, qu’il a peur ou qu’il est insatisfait. La reconnaissance apporte un peu de paix et moins d’escalade.
Indiquez ensuite vos limites de manière calme, mais aidez aussi en essayant de nouvelles stratégies de solution possibles.
Vous pensez ne pas pouvoir faire preuve de suffisamment de patience pour le moment? Prenez une pause. Inspirez et expirez profondément dans la cuisine pendant deux minutes peut faire des merveilles. Peut-être que votre partenaire peut prendre le relais? Après un temps d’arrêt, vous serez plus à même d’être compréhensif et calme.
Et enfin: essayez d’examiner vos déclencheurs personnels. Votre espace de vie est-il suffisamment adapté aux tout-petits? Si oui, vous n’aurez plus à vous soucier de ce vase coûteux. Si vous êtes vous-même fatiguée, des activités salissantes tels que peinture ou sable cinétique ne sont peut-être pas une bonne idée, mais le vélo ou prendre l’air est-il envisageable? En tenant compte de votre propre niveau d’énergie, vous pouvez éviter de nombreuses situations difficiles. Prenez donc soin de vous, c’est un bon exemple pour votre enfant.