Mettre la pression sur un enfant, cela ne sert à rien
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Obliger un jeune enfant à partager (ses jouets, par exemple) va avoir un effet contre-productif, estiment des psychologues américains.
Pourquoi ? Parce qu’ayant agi sous la contrainte (plus ou moins ferme), il estimera que ce comportement n’a pas été naturel, et il se montrera encore plus réticent à le reproduire spontanément, en s'auto-considérant comme « non partageur ». Par contre, si le « sacrifice » est librement consenti, « l’enfant en déduit quelque chose d’important sur lui-même, il se perçoit comme quelqu’un de généreux, ce qui le prépare à agir de manière pro-sociale ».
La marionnette et les autocollants
Ce raisonnement est avancé par une équipe de l’université Cornell (New York). Elle a conduit des tests avec des enfants âgés de 3 à 5 ans, mis en présence d’une marionnette avec un air malheureux : soit ils lui offraient spontanément un joli autocollant pour la réconforter, soit ils y étaient contraints. Dans un second temps, le même scénario a été reproduit avec une autre marionnette (tout aussi tristounette) et plusieurs autocollants.
Que constate-t-on ? Que les enfants qui avaient spontanément offert leur premier autocollant – un choix difficile pour eux - sont aussi ceux qui se sont montrés les plus généreux lors de la deuxième phase de l’expérience. On pourrait considérer que la personnalité « naturellement » partageuse ou non de chaque enfant explique à elle seule ce processus. Il n'en va pas ainsi, puisque quel que soit la caractère du tout-petit, la contrainte « bloque » la décision de renoncer ultérieurement à une chose à laquelle il tient. Ce qui revient à dire que pour qu’il développe et renforce sa générosité, il est nécessaire que cela vienne de lui. Ce que cette étude ne nous apprend pas, c’est comment réagir si un enfant refuse mordicus de partager ses autocollants. La patience, sans doute... Et on ajoutera que ce qui vaut pour le partage s'applique dans bien d'autres contextes.
Dernière mise à jour: octobre 2013
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