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Fin janvier dernier, plusieurs autorités de santé françaises mettaient en garde les parents contre les risques de surdosage en vitamine D dus à l'utilisation des compléments alimentaires plutôt qu'aux médicaments. Explications.
En France, les sociétés savantes de pédiatre, le Collège national des sages-femmes, les Centres antipoison et l'Anses, en collaboration avec l'ANSM (agence nationale de sécurité du médicament) ont publié un avis le 27 janvier 2021 sur le risque de surdosage en vitamine D chez l'enfant, et le nourrisson notamment.
Si vous êtes jeune parent, vous vous êtes sans doute trouvé confronté à la question "quelle vitamine D choisir?". En général, vous suivez les recommandations du pédiatre en termes de dosage, et administrez à votre nouveau-né les gouttes qu'on vous a parfois données à la maternité. Seulement, sur Internet et les réseaux sociaux, beaucoup de non professionnels de la santé inquiètent certains parents en leur disant que la vitamine D qu'ils donnent à leur enfant "n'est pas clean". Très souvent, les parents établissent un lien de causalité entre pleurs, coliques et mauvais sommeil de leur bébé avec la vitamine D. Ils choisissent alors de se tourner, sans forcément consulter leur médecin, vers des compléments alimentaires jugés "plus clean". Traduction: sans huiles essentielles ni conservateurs.
Si, en soi, cela ne pose pas de problème: "La vitamine D contenue dans les médicaments, tout comme dans les compléments alimentaires, est d’origine naturelle, animale (lanoline dérivée de la laine de ruminant) ou végétale", explique le complément à l'avis de l'ansm, dans les faits, l'usage des compléments alimentaires plutôt que des médicaments semble être à l'origine de nombreux cas de surdosage en vitamine D nécessitant parfois une hospitalisation. Les risques: une hypercalcémie (trop de calcium dans le sang) pouvant conduire à des atteintes rénales (dépôt de calcium dans le rein).
La posologie d'une part: les compléments alimentaires en vitamine D sont souvent plus dosés que les médicaments, allant parfois jusqu'à 10 000 UI de vitamine D par goutte. Par ailleurs, la concentration en vitamine varie très fortement d'un produit à l'autre, dans un même rayon de parapharmacie, et, précise l'ANSM, au sein d'une même marque. Il y a donc un risque de confusion de la part du parent, d'autant plus s'il passe du médicament initialement conseillé par son praticien de santé au complément alimentaire. Par exemple, si le parent donne le même nombre de gouttes avec le complément que ce qu'il donnait avec le médicament, le risque de surdosage est présent.
Les composants d'autre part: dans les compléments, il peut y avoir d'autres vitamines qui ne nécessitent pas forcément une prise quotidienne (vitamine K) ou minéraux (calcium notamment). L'ANSM précise aussi que "les médicaments présentent un niveau d’exigence concernant la qualité des matières premières, la fabrication et le contrôle du dosage dans chaque lot de fabrication supérieur à celui des compléments alimentaires. Nous rappelons que les médicaments sont des produits sûrs, contrôlés et de qualité qui permettent un apport fiable et une sécurité d’utilisation."
Enfin, l'ANSM rappelle que "l’achat de compléments alimentaires sur Internet est déconseillé, car ils peuvent être non-conformes à la réglementation."
Les médicaments et compléments ne suivent pas la même réglementation de mise sur le marché. La fabrication, l'efficacité et la toxicité d'un médicament sont sévèrement contrôlées quand seule la fabrication du complément alimentaire l'est. Pas son efficacité ni sa toxicité.
Si vous trouvez sur la notice de votre médicament la liste des effets indésirables possibles, avec la possibilité de signaler aux autorités compétentes un éventuel effet indésirable ressenti, alors votre Vitamine D est un médicament.
L'agence fédérale des médicaments et des produits de santé (afmps), en Belgique, explique aussi que "Contrairement au médicament, un complément alimentaire ne peut pas être présenté comme ayant des propriétés curatives ou préventives à l’égard d’une maladie. Son emballage doit porter la mention "complément alimentaire". La vente des compléments alimentaires ne se limite pas à la pharmacie."
Pour rappel, la vitamine D est essentielle au bon développement de l'enfant en prévenant le rachitisme, et du futur adulte en diminuant les risques d'ostéoporose, entre autres. Sa principale source est la lumière du soleil, même si on en trouve dans l'alimentation.
Le dosage de la vitamine D se fait au cas par cas. Le prescripteur (médecin, pédiatre...) choisira le médicament et le dosage adapté en fonction de l'âge de votre enfant, du taux d'ensoleillement de son lieu de vie, de sa pigmentation, de son état de santé (facteurs de risques ou pas) et de son alimentation (allaitement maternel, lait artificiel enrichi en vitamine D ou non...).
En Belgique, les recommandations vont en général de 400 ui à 1200 ui par jour pour les bébés, et au moins 600 ui pour les enfants jusqu'à 5 ans. Il n'y a pas encore d'unanimité entre les différentes autorités de santé belges sur le bon dosage, mais on considère qu'il n'y a pas de risque de surdosage avec les taux actuellement conseillés... Pour autant qu'on ne multiplie pas les produits contenant de la vitamine D. Vous avez un doute? Demandez conseil à votre médecin.
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