Le toucher vaginal est-il vraiment indispensable ?
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Alors que l’examen paraît aller de soi lors d’une consultation de routine chez le gynécologue, le toucher vaginal soulève néanmoins des interrogations sur son intérêt.
Plusieurs associations médicales ont déjà émis un avis mitigé, voire négatif, sur la pertinence de ce geste chez une femme qui n’est pas enceinte ou qui ne présente pas de symptômes génitaux particuliers. Ici, des experts américains (US Preventive Services Task Force) se sont penchés sur la question et… ne concluent pas. Pourquoi ? Parce que « l’état des connaissances est insuffisant pour évaluer la balance risques – bénéfices du toucher vaginal » indiquent-ils, cités par Le Figaro.
Ce qui signifie donc que cet examen qui semble si évident ne l’est pas tant que ça, en tout cas en termes de preuves scientifiques fortes soutenant son efficacité pour détecter des problèmes gynécologiques. Et sachant qu’il est nécessaire d'évaluer les inconvénients : anxiété, gêne, douleur…, qui peuvent dissuader la femme de consulter. On précisera bien que ce débat ne concerne pas le frottis cervico-vaginal (ou frottis cervico-utérin), une procédure de dépistage extrêmement importante.
Interrogé par Le Figaro, le Pr Bernard Hédon, président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), explique que ce sujet n’est pas le plus urgent, mais que le débat sera sans doute un jour à l’agenda. A l’instar de ses confrères américains, il estime aussi que l’on manque d’éléments probants permettant de trancher dans un sens ou dans l’autre, et qu’il faudrait réaliser des études basées sur un grand nombre de patientes. Vice-présidente du CNGOF, le Dr Béatrice Guigues considère pour sa part qu’il n’y a pas lieu de polémiquer et que « tout est question de confiance ». Selon elle, le toucher vaginal permet notamment de détecter des kystes ovariens avant qu’ils deviennent douloureux et nécessitent une intervention, alors que l’usage du spéculum – un autre débat… - lui paraît indispensable pour détecter des lésions du col. Elle ajoute que l’on peut envisager un accord formel préalable de la patiente avant de réaliser le toucher vaginal, après lui avoir fourni les explications nécessaires.