Lèvres vaginales : qu’est-ce qui est « normal » ?

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news Un nombre croissant de femmes recourent à la labiaplastie afin de réduire les petites lèvres de la vulve, qu’elles estiment trop grandes. Mais à quoi tient cette perception ?

D'abord, sauf situation particulière, il n’existe pas de relation entre la taille des lèvres vaginales et le plaisir sexuel, rappelle le Dr Viola Polena (Journal international de médecine). Ensuite, la plupart des femmes qui demandent une labiaplastie présentent des lèvres que l’on peut qualifier de normales, tant il existe une grande diversité de morphologies.

Néanmoins, un « standard » esthétique est partagé par une majorité de dames et beaucoup de médecins. Une étude australienne s’est intéressée à cette perception. Les spécialistes ont réuni des femmes âgées de 18 à 30 ans, qu’ils ont réparties en trois groupes.

• Dans le premier, les participantes ont regardé une série de photos de vulves modifiées chirurgicalement.
• Dans le second, les photos représentaient des vulves non modifiées.
• Dans le troisième, aucune photo n’a été diffusée.

Toutes ont ensuite visualisé dix photos de vulves modifiées et dix autres de vulves non modifiées, et elles les ont notées selon qu’elles considéraient leur aspect comme plus ou moins « normal » et « désirable ».

Que constate-t-on ?

• Les femmes qui avaient d’abord regardé des images de vulves modifiées ont classé ensuite les vulves opérées comme plus « normales » que celles qui n'avaient subi aucune intervention.
• Les dames qui n’avaient vu aucune photo ont considéré que les vulves modifiées étaient les plus éloignées de la normale.
• Toutes les femmes ont considéré les vulves modifiées comme plus proches de « l’idéal », mais cette perception était beaucoup plus forte parmi celles qui avaient d’abord regardé des vulves modifiées.

Autrement dit, la perception de la « normalité » est grandement influencée par une sorte de recherche de l’idéal, alors qu’il s’agit de deux choses très différentes. « Ceci explique les demandes de labiaplastie en l’absence d’anomalie morphologique ou de traumatisme physique », poursuit le Dr Polena. « Il faut que les médecins soient conscients de cette variabilité afin de répondre de manière adaptée aux demandes des patientes ». Ce qui n'enlève d'ailleurs rien à la légitimité d'une démarche à caractère purement esthétique, mais qui sera alors mieux encadrée.

Source: BJOG : An International Journal of Obstetrics and Gynaecology (www.bjog.org/view/0/index.h)

Dernière mise à jour: août 2014

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