L’excès de poids, facteur de risque de cancer du sein
news
L’obésité, déjà identifiée comme facteur de risque cardiovasculaire et de développement du diabète (de type 2), pourrait favoriser l’émergence du cancer du sein, selon des travaux conduits par des chercheurs français.Ces spécialistes considèrent que les cellules graisseuses et cancéreuses représentent « un mélange à risque ».
Les résultats de leurs recherches soutiennent des études statistiques antérieures qui ont établi un lien, sans pour autant en expliquer les mécanismes, entre l’obésité et l’agressivité du cancer du sein.
Les spécialistes français rappellent d’abord que la partie externe du sein est essentiellement constituée de tissu graisseux, lui-même majoritairement composé d’adipocytes capables, outre leur fonction de stockage et de libération des graisses, de sécréter de nombreuses protéines. Les chercheurs ont voulu déterminer si ces protéines jouaient un rôle dans le développement du cancer du sein.
Des réactions inflammatoires en cascade
Sur base d’expériences en laboratoire(in vitro), ils ont constaté qu’en présence de cellules tumorales, les adipocytes sécrétaient davantage de protéines de l’inflammation. Les cellules tumorales devenaient alors plus invasives, plus agressives, davantage capables de passer à travers des barrières et de migrer.
Ceci a été confirmé in vivo : lorsque des cellules tumorales cultivées avec des adipocytes ont été injectées à des souris, elles ont formé beaucoup plus de métastases que celles qui n’avaient pas été cultivées en présence d’adipocytes.
Fait majeur : ces modifications spécifiques ont été retrouvées dans des tumeurs humaines, confirmant l’importance de ce phénomène. En réalité, que la femme soit obèse ou pas, l’adipocyte est partie prenante de la tumeur. Cependant, en cas d’obésité, la quantité d’adipocytes augmente notablement, et ils sécrètent davantage de protéines inflammatoires, stimulant ainsi le processus cancéreux.
Les chercheurs envisagent des stratégies spécifiques pour les patientes en surpoids atteintes d’un cancer du sein agressif, chez lesquelles des traitements anti-protéines inflammatoires pourraient s’avérer très efficaces. Et sur un plan préventif, voici une raison supplémentaire de considérer la surcharge pondérale avec la plus grande attention.