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Mort subite avant 35 ans : comment expliquer l’inexplicable ?
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Dans une proportion très importante de cas, la mort subite reste apparemment inexpliquée, surtout lorsque la victime est jeune. Pourtant, une exploration plus poussée peut apporter des éléments de réponse.
Lorsqu’elle survient au-delà de la première année de vie, la mort subite frappe surtout après la quarantaine et est alors souvent en rapport avec une coronopathie (rétrécissement ou obstruction des artères coronaires). « La mort subite chez une personne plus jeune est plus rare et moins bien connue », explique le Dr Anastasia Roublev (Journal international de médecine). « On soupçonne souvent une cause génétique, à l’origine d’une maladie du rythme cardiaque ».
Une équipe australienne et néo-zélandaise a exploré ce sujet en profondeur, en examinant tous les cas de mort subite (avec autopsie, dont des analyses toxicologiques) survenus dans ces pays, sur une période de trois ans, chez les moins de 35 ans. La mort subite était définie comme le décès, moins d’une heure après le début d’éventuels symptômes, d’une personne jusque-là en bonne santé apparente, sans antécédents cardiaques ou épileptiques. L’incidence annuelle – chez les moins de 35 ans donc – a été évaluée à 1,3 pour 100.000 habitants, avec 72% de patients de sexe masculin, et s’avère la plus basse chez les 6 – 10 ans, puis augmente ensuite progressivement pour être maximale entre 31 et 35 ans (3,2 pour 100.000).
Un diagnostic qui peut sauver des vies
A l’issue de l’autopsie, 60% des décès ont pu être expliqués par un diagnostic de coronopathie. Et les autres 40% ? Des analyses génétiques « plus ou moins poussées » (en fonction de la date du décès et des techniques disponibles) ont été pratiquées, et dans 27% des cas, « une mutation génétique pouvant être à l’origine d’un trouble cardiaque ayant entraîné le décès a pu être mise en évidence », poursuit le Dr Roublev. De plus, lorsque le suivi de la famille du défunt a été possible, le diagnostic d’une affection cardiovasculaire héréditaire a été porté dans 13% des familles (essentiellement un trouble du rythme cardiaque ou une cardiomyopathie).
Il apparaît donc qu’un pourcentage très significatif des morts subites « inexpliquées » chez une personne jeune peut s’expliquer à l’issue d’une autopsie poussée, avec analyse génétique. Le Dr Roublev conclut : « Ce diagnostic revêt une importance particulière pour les personnes apparentées à la victime, puisqu’il peut permettre de dépister des troubles ou des maladies potentiellement mortels chez certaines d’entre elles, et de mettre en œuvre des mesures de surveillance et de prévention pouvant être salvatrices ».