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Maladies mentales : la faute aussi à un parasite ?
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Le parasite de la toxoplasmose joue-t-il un rôle important dans l’apparition de maladies psychiatriques comme la schizophrénie et le trouble bipolaire (maniaco-dépressif) ?
Comme l’explique Le Point, « il est des associations qui semblent improbables aux yeux des non-scientifiques et dont la mise en évidence permettrait, pourtant, d’améliorer la santé de patients jusqu’à présent difficiles à soigner. Celle du protozoaire Toxoplasma gondii (transmis notamment par les chats) et des maladies psychiatriques de type schizophrénie et trouble bipolaire en fait partie ».
Cette association semble de plus en plus évidente aux yeux des chercheurs. En Belgique ou en France, on estime qu’un peu moins de la moitié de la population a été en contact avec ce parasite, mais la proportion atteint 60 à 90% chez les patients souffrant de schizophrénie ou de trouble bipolaire, alors que l’infection est aussi plus fréquente en cas de trouble obsessionnel compulsif (Toc).
Au repos dans les cellules du cerveau
« Ces observations resserrent le lien entre infection et maladie psychiatrique », indique Guillaume Fond, coordinateur du réseau des Centres experts schizophrénie de France. « Les analyses ont montré que les gènes de susceptibilité à ces maladies sont impliqués dans le système immunitaire : tout porte donc à croire que des facteurs infectieux ou inflammatoires interviennent dans le déclenchement de ces maladies psychiatriques ». Des chercheurs estiment ainsi que jusqu’à un tiers des cas de schizophrénie pourraient être imputables à la toxoplasmose.
Comme l’explique encore Le Point, « après avoir circulé dans l’organisme, Toxoplasma gondii peut rester longtemps au repos dans certaines cellules du cerveau impliquées dans le circuit de la dopamine (un neurotransmetteur), lui-même associé à des affections psychiatriques ». Ainsi, « ce phénomène est susceptible d’induire une inflammation chronique, en particulier chez des sujets ayant un système immunitaire peu efficace. Cette inflammation favoriserait alors la survenue de maladies, notamment la schizophrénie, en association avec d’autres facteurs de risque comme la consommation de cannabis ».
Et on note également que certains médicaments prescrits dans la schizophrénie et le trouble bipolaire agissent aussi sur le parasite de la toxoplasmose, et le fait de lutter contre la toxoplasmose en même temps que la maladie psychiatrique améliore les symptômes de cette dernière. Le Point conclut : « Même si ces résultats doivent être confirmés par d’autres études, les chercheurs jugent ces données suffisamment parlantes pour dépister désormais systématiquement la toxoplasmose chez les patients présentant un trouble psychiatrique ».