Marcher au grand air booste le fonctionnement du cerveau
news De plus en plus de chercheurs s'intéressent aux bienfaits de la marche dans les espaces verts et à proximité de l'eau. Il semble que se promener n'est pas seulement bénéfique pour le corps. Des études vont plus loin : marcher au grand air modifie certaines structures du cerveau et booste leur fonctionnement.
Le cerveau en reconfiguration perpétuelle
Une équipe allemande (Centre médical universitaire de Hambourg-Eppendorf) a exploré l’association entre le temps passé à l’extérieur et la plasticité structurelle cérébrale, en parallèle avec le ressenti personnel. La plasticité cérébrale (ou neuroplasticité, ou plasticité neuronale) est un mécanisme extrêmement important, qui renvoie à la capacité des neurones et de leurs connexions à se modifier et à se remodeler tout au long de l’existence, en particulier lors des phases de mémorisation et d’apprentissage. Autrement dit, le cerveau est un système dynamique en reconfiguration perpétuelle.
Les chercheurs ont recruté des jeunes adultes en bonne santé générale, habitant en milieu urbain. Au cours d’un suivi de six à huit mois, les données concernant le temps passé en extérieur, tout simplement à marcher au grand air, ont été croisées avec les résultats d’une série de scanners cérébraux (IRM) réalisés sur chaque participant. Les auteurs parlent d’une « évaluation en profondeur sans précédent de la variabilité de la structure cérébrale ».
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Plus de matière grise
D'une part, les participants eux-mêmes ont décrit l'effet positif qu'ils ont ressenti en étant à l'extérieur. D'autres parts, les IRM ont révélé un lien entre le temps passé à l'extérieur et le volume de matière grise dans une zone particulière : le cortex préfrontal dorsolatéral droit.
le cortex préfrontal dorsolatéral tient une place clé dans le réseau qui permet l’élaboration des processus cognitifs (raisonnement, langage, mémoire…), et il joue un rôle crucial dans notre capacité de planification (objectifs à atteindre, moyens d’y parvenir, étapes de réalisation…), dans les fonctions exécutives (flexibilité mentale : adaptation des comportements, pensées et émotions dans une situation nouvelle, traitement des informations, gestion de l’espace et du temps…), ainsi que dans la régulation et le contrôle émotionnels.
L’augmentation de la matière grise dans cette zone laisse supposer qu’elle « fonctionne » mieux, d’autant que les personnes concernées expriment une amélioration de leur bien-être. En tout cas, poursuivent les spécialistes, « ces résultats, obtenus sur une période relativement courte, illustrent une remarquable plasticité cérébrale modulée par le temps passé en extérieur. Ceci est compatible avec les témoignages individuels qui soulignent les bienfaits psychologiques des promenades au grand air.
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Source : www.tandfonline.com