Docteur, ne me dites pas que je suis gros !
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Les termes utilisés par le médecin pour aborder la problématique de l’excès de poids risquent de heurter le patient, et de compromettre sa prise en charge.
L’étude a été réalisée par une équipe de l’université de Pennsylvanie. Elle porte donc sur des patients américains, mais ses enseignements peuvent aisément être extrapolés. Quatre cents personnes, d’une moyenne d’âge de 51 ans, ont été recrutées par le biais de leur médecin généraliste. L’IMC (indice de masse corporelle) moyen était de 38,5. Les participants ont été invités à évaluer onze termes qualifiant leur surpoids, et à les noter de « très acceptable » à « totalement inacceptable », en passant par « acceptable », « inacceptable » et « neutre ». Les résultats sont publiés dans la revue « Obesity ».
- Le terme « gros » est considéré comme le plus inacceptable. Négatifs, également, mais dans une (bien) moindre mesure : embonpoint, obésité ou encore forte corpulence.
- Le terme « poids » est le plus acceptable ; alors que sont évalués positivement : IMC, problème de poids, kilos en excès, ou « poids mettant votre santé en danger ».
Le Dr Rodi Courie (« Journal international de médecine ») observe : « Les auteurs encouragent donc les praticiens à éviter certains termes usuels qui peuvent se révéler blessants pour les patients obèses, et à utiliser des mots non péjoratifs ». Et fondamentalement, « cette étude rappelle que le succès d’une prise en charge tient aussi bien dans la forme que dans le fond. En effet, maîtriser les techniques de prise en charge de l’obésité et de ses co-morbidités ne suffit pas à instaurer une relation de confiance à long terme, qui reste basée sur le respect du patient et des susceptibilités ».
On observera, dans ce contexte, qu’une autre étude avait quant à elle souligné la nécessité de mettre clairement en garde, mais en faisant preuve de sensibilité, les parents d’un enfant obèse contre les risques à terme de cet excès de poids.