L’obésité est-elle une vraie maladie et si oui, pourquoi ?
news
L’obésité présente les caractéristiques d’une maladie, avec d’ailleurs un caractère chronique, sauf que l’agent pathogène n’est pas un microbe, mais la nourriture.
Cette thèse est défendue ici par des chercheurs américains (Louisiana State University), mais nombre de leurs confrères y adhèrent. Quels sont leurs arguments pour considérer l’obésité comme « un processus pathologique chronique et récidivant » ? D’un point de vue biologique, un agent affecte l’hôte et déclenche la maladie. L’agent, ici, ce sont les aliments, et en particulier ceux à haute valeur énergétique (calorique), trop gras ou trop sucrés. L’hôte, c’est l’homme. L’abondance de nourriture, une faible activité physique et des facteurs environnementaux interagissent avec la susceptibilité génétique de l’hôte, en déséquilibrant la balance énergétique.
Prévention et prise en charge : une priorité de santé publique
Cet excès (apport calorique trop élevé par rapport à la dépense) est stocké sous forme de graisse dans des cellules graisseuses de plus en plus volumineuses et nombreuses, sachant que les lipides peuvent infiltrer des organes (comme le foie). Ce phénomène favorise la production et la sécrétion d’une diversité de substances métaboliques, hormonales et inflammatoires, susceptibles d’occasionner des dommages aux artères, au cœur, au foie, aux muscles ou encore au pancréas. Sur le plan individuel, l’ampleur de l’obésité et ses effets néfastes sur l’organisme sont liés à la virulence ou à la toxicité de l’environnement (au sens large) et à ses interactions avec l’organisme.
Comme le soulignent les chercheurs, « l’obésité répond au modèle épidémiologique d’un processus pathologique, sauf que l’agent toxique est la nourriture plutôt que le microbe ». Affirmer cela est important pour plusieurs raisons, concernant individuellement les personnes en surpoids (trop souvent stigmatisées) et la collectivité dans son ensemble : les problèmes de santé liés à l’obésité justifient qu’on lui accorde une attention majeure, en termes de prévention et de prise en charge, à l’instar de toute autre maladie chronique.