Anesthésie : quel effet sur le cerveau de l'enfant ?
news
Une anesthésie générale chez le jeune enfant influence-t-elle son développement intellectuel ? Il semble que non, mais des questions restent en suspens.
Des études sur l’animal avaient suggéré de possibles déficits de l’apprentissage, la mémoire et l’attention suite à l’exposition précoce aux anesthésiques, rappelle Le Quotidien du Médecin. Or, les interventions avec une anesthésie de courte durée ne sont pas rares chez le petit enfant (pensons notamment à l’ablation des amygdales, à la circoncision ou encore à la hernie inguinale). Une équipe américaine (New York-Presbyterian Hospital) a suivi un groupe d’enfants opérés ou non avant l’âge de 3 – 4 ans et dont les paramètres cognitifs et comportementaux ont été évalués entre 8 et 15 ans.
Comme l’explique l’un des chercheurs, « aucune différence significative n'a été constatée entre les scores cognitifs des enfants ayant eu une anesthésie et ceux qui n’y ont pas été exposés ». On a observé néanmoins que les enfants du groupe anesthésie présentent un comportement plus introverti, mais cet aspect nécessite davantage de recherches. D’autres questions restent en suspens. Ainsi, l’étude a porté en grande majorité sur des garçons, et ses résultats appellent une confirmation chez les filles. Il sera aussi nécessaire d’étudier les effets d’une exposition répétée et prolongée à l’anesthésie, de même que les effets dans des sous-groupes plus vulnérables, comme les enfants avec des maladies graves. En l’état, souligne Le Quotidien du Médecin, « il n’y aurait rien à craindre d’une courte anesthésie générale chez les bébés et les jeunes enfants pour leur développement cognitif et intellectuel futur ».