Paludisme : stériliser les moustiques mâles sans contrarier les femelles
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Pour lutter contre la transmission du paludisme, des chercheurs explorent la piste de la stérilisation massive des anophèles mâles, afin de réduire les populations de moustiques vecteurs de la maladie.
Cette stratégie séduisante n’est cependant pas simple à organiser, loin s’en faut. Avant d’envisager sa mise en œuvre sur le terrain, et sur une large échelle, il est nécessaire de mieux comprendre le processus de reproduction des moustiques anophèles, et en particulier des femelles. Ce sont elles qui transmettent le parasite « plasmodium », en infectant leurs victimes lorsqu’elles les piquent pour se nourrir du sang nécessaire à la maturation des œufs.
La question soulevée par cette équipe de chercheurs de l’Imperial College London consiste à savoir si les femelles restent réceptives à des mâles stériles, si ceux-ci gardent un comportement reproducteur « normal », ou encore si les femelles pondent ou non des œufs (sachant qu’à partir de ce moment, elles deviennent réfractaires à un nouvel accouplement). Les scientifiques britanniques ont donc procédé – en laboratoire - à la stérilisation d’une centaine d’anophèles mâles au stade embryonnaire, qu’ils ont mis plus tard au contact des femelles. Résultat (publié dans la revue « PNAS ») : les mâles s’accouplent avec succès, et les femelles pondent « normalement » leurs œufs. |
Flaminia Catteruccia, entomologiste à l’Imperial College London, espère que ces mâles stériles pourraient permettre de réduire dans des proportions considérables les populations de moustiques vecteurs de paludisme ; sachant cependant que la production en quantités « industrielles » de mâles stériles représente un sacré défi.
Dernière mise à jour: juillet 2022
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