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IMC et mortalité : où commence le danger ?
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Pour vivre le plus longtemps possible, dans quelle fourchette doit se situer l’indice de masse corporelle ? Et cet IMC seul est-il suffisant pour évaluer le risque de mortalité prématurée ?
Comme l’explique le Dr Boris Hansel (Journal international de médecine), « la relation exacte entre l’IMC et la mortalité fait l’objet de controverses. Plusieurs études ont mis à mal la notion d’augmentation de la mortalité prématurée attribuable à l’excès pondéral. Et certaines concluent même à un possible effet protecteur du surpoids, et à un effet neutre de l’obésité modérée (IMC entre 30 et 35), mais elles ont une portée limitée par d’importants biais statistiques ».
Les quatre grands principes
Une équipe internationale a croisé les résultats de quelque 250 études réalisées aux quatre coins du monde, en intégrant deux points majeurs, sources possibles de ces fameux biais statistiques : les chercheurs ont restreint l’analyse aux non-fumeurs et ont exclu les patients présentant une maladie chronique préexistante, ainsi que ceux qui sont décédés dans les cinq années après le début du suivi, écartant ainsi des personnes qui avaient perdu du poids en raison d’une maladie non encore diagnostiquée à l’entame.
Dans ces conditions, l’incidence des décès prématurés est la plus faible pour un IMC compris entre 20 et 25, et elle augmente dès le surpoids, légèrement entre 25 et 27,5, davantage entre 27,5 et 30, puis de manière bien plus significative à partir de 30 (seuil de l'obésité). La maigreur est également associée à une surmortalité. Ceci étant, cette méta-analyse n’écarte pas les paramètres autres que le seul IMC : graisse abdominale, composition corporelle, aptitudes physiques…, des variables sans doute aussi pertinentes que l’IMC.
« Sur le plan pratique, l’ensemble des données disponibles justifie une attitude fondée sur quatre principes », souligne le Dr Hansel.
• La prévention et la lutte contre l’excès pondéral doivent rester une priorité de santé publique.
• L’impact sur la santé d’un IMC élevé doit être évalué individuellement, en tenant compte de la présence ou non de comorbidités (troubles et maladies – hypertension, hypercholestérolémie, diabète… -, facteurs de risque comme le tabagisme, l’alcool, la sédentarité…).
• L’objectif pondéral doit dépendre du retentissement de l’excès de poids, depuis une stabilisation en l’absence de retentissement, jusqu’à une perte de poids massive nécessitant une chirurgie bariatrique (chirurgie de l’obésité).
• La perte de poids ne doit pas constituer le seul but à atteindre. Ainsi, l’amélioration de la condition physique est sans doute aussi importante, et peut être quantifiée par la mesure du VO2max (consommation maximale d’oxygène lors d'un gros effort).