La cuite du week-end, désastreuse pour le cœur
news Tant qu’à boire des boissons alcoolisées, autant étaler sa consommation : le cœur en souffrira moins ! C’est à cette conclusion qu’a abouti une équipe de l’Université de Toulouse, après avoir observé les habitudes des buveurs d’alcool français et irlandais. Point de départ : les décès par accident cardiaque sont deux fois plus élevés à Belfast (Irlande du Nord) qu’en France. Question : l’alcool pourrait-il expliquer cette différence énorme ? Réponse : oui.
Pendant dix ans, les chercheurs ont suivi près de trois mille hommes, âgés entre 50 et 59 ans, et résidant dans trois villes françaises (Lille, Toulouse et Strasbourg), ou à Belfast. Aucun n’avait souffert de pathologie cardiovasculaire avant le recrutement. Après une décennie, il est apparu que l’incidence annuelle des décès d’origine coronaire s’établissait à 5,63 pour 1000 à Belfast, contre 2,78 en France. Pour interpréter ces données, « nous avons tenu compte des facteurs de risque cardiaque classiques, puis nous avons examiné le mode de consommation d’alcool, et ensuite le type de boisson, singulièrement le vin », indique Jean Ferrières, l’un des coordinateurs de l’étude. Premier point : les uns et les autres boivent des quantités d’alcool similaires. Deux : à Belfast, la consommation est surtout concentrée sur le week-end (singulièrement le samedi), alors qu’en France, elle est étalée sur la semaine. Trois : nos voisins privilégient largement le vin (avec effet protecteur du système cardiovasculaire), alors que les Irlandais se ruent sur la bière. En d’autres termes, boire beaucoup en quelques heures est particulièrement néfaste pour le cœur, alors qu’une consommation régulière et modérée de vin peut être bénéfique.