Maigrir et puis regrossir : le casse-tête
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Comment expliquer qu’après un régime amaigrissant, il est fréquemment observé un retour au poids initial, voire davantage ? Le facteur génétique serait à exclure.
« L’effet à long terme du régime amaigrissant semble paradoxal, puisqu’il conduit à l’inverse de l’objectif désiré », explique le Dr Rodi Courie (JIM). Question : « Cette reprise de poids est-elle due à une prédisposition génétique ? ». Pour y répondre, des chercheurs finlandais se sont penchés sur le cas de quelque 2.000 paires de jumeaux (dont 500 monozygotes, donc « identiques »). Leur indice de masse corporelle (IMC) a été relevé aux âges de 16 et de 25 ans ; avec prise en considération, durant cet intervalle, du nombre de régimes ayant abouti à une perte de poids supérieure à cinq kilos. A 16 ans, l’IMC moyen s’établissait à 20,3 ; pour passer à 23 à l’âge de 25 ans.
« Globalement – monozygotes et dizygotes réunis –, le risque de présenter un surpoids (IMC supérieur à 25) était significativement plus important chez ceux qui avaient entrepris au moins un régime amaigrissant, par rapport à ceux qui n’en avaient jamais fait », souligne le Dr Courie. En ciblant sur les « vrais » jumeaux, même constat, malgré un IMC identique à l’âge de 16 ans.
Dès lors, « selon les auteurs, cette reprise de poids plus importante après un régime se ferait indépendamment des facteurs génétiques ». Alors pourquoi ? « Le mécanisme reste à déterminer ». Ceci étant, conclut le Dr Rodi Courie, dans le cas de personnes obèses « maigrir quitter à regrossir plus tard est-ce réellement plus délétère pour la santé que de ne jamais perdre une gramme ? Le débat reste ouvert ». On ajoutera que le point crucial consiste à prévenir l’obésité, alors que le régime amaigrissant n’est pas un recours exclusif (la chirurgie bariatrique intervient très efficacement).
Cette étude a été publiée dans la revue « International Journal of Obesity ».