Maladies cardiovasculaires : que faire contre la graisse du ventre ?
news Parmi les éléments intervenant dans l’évaluation des risques santé, il est généralement fait référence au poids, et plus précisément à l’indice de masse corporelle (IMC). Or, il s’avère que cela ne suffit pas : d’autres paramètres doivent absolument être pris en compte, en particulier le tour de taille.
L’indice de masse corporelle renvoie au rapport entre la taille (hauteur) et le poids. La formule est simple : le poids (en kilos) divisé par la taille (en mètre) au carré. Pour accéder à notre calculatrice automatique de l’IMC, cliquez ici. Plus cet indice est élevé, plus il y a du souci à se faire. Un IMC sain est compris entre 20 et 25. Au-delà, on parle de surpoids (surcharge pondérale), et d’obésité à partir de 30 (obésité sévère à plus de 40).
Graisse superficielle et graisse profonde
Pendant très longtemps, cet indice a été considéré comme la référence dans l’évaluation des risques de santé liés au poids. Il reste d’actualité, d’abord parce que de nombreuses études confirment sa pertinence à l’échelle d’une population, et ensuite car il est très simple à appliquer. Toutefois, de plus en plus de travaux tendent à indiquer qu’il ne suffit pas pour déterminer correctement la situation individuelle. Ainsi, il ne tient compte ni du rapport entre la masse grasse et la masse musculaire, ni de la répartition de la graisse. Or, ces deux paramètres font une grande différence.
Concernant la localisation de la graisse, les preuves s’accumulent pour souligner le risque associé à l’obésité abdominale, c’est-à-dire l’excès de graisse au ventre. Avec encore une nuance ici aussi : la graisse superficielle (sous-cutanée, directement sous la peau) est bien moins dangereuse que la graisse profonde, celle qui entoure les organes (intestins, foie…).
Poids santé et tour de taille élevé
Cette graisse viscérale est néfaste à plusieurs égards. Ainsi, elle alimente un processus inflammatoire nuisible pour les artères, alors qu’elle perturbe le métabolisme des glucides (insulinorésistance). Double risque : le développement d’une maladie cardiovasculaire ou d’un diabète. La graisse abdominale est invisible mais pas indétectable : un tour de taille excessif est un excellent indicateur (> 88 cm chez la femme et > 102 cm chez l’homme). Et comme l’explique cette équipe américaine (National Institutes of Health - NIH), les études les plus récentes montrent que cette graisse viscérale excessive constitue un marqueur de risque cardiovasculaire et métabolique indépendant de l’IMC. Autrement dit, une personne avec un poids santé mais un tour de taille élevé s’expose à une réelle menace pour sa santé.
Que peut-on faire ?
Question : que peut-on faire contre cette obésité abdominale ? D’abord, et ce n’est pas une bonne nouvelle, la graisse du ventre est difficile à perdre, et le parcours exige de la rigueur. Ceci est d’autant plus vrai qu’on avance en âge, puisque l’organisme a alors tendance à stocker davantage de graisse, en particulier au ventre. Qui plus est, avec le temps, le tissu adipeux devient de plus en plus fibreux et difficile à éliminer. Il n’y a pas de miracle, confirment les spécialistes des NIH : les deux priorités, ce sont l’alimentation et l’activité physique.
L’alimentation, par une réduction des apports en graisses saturées et en sucre, en privilégiant les fruits et les légumes. L’activité physique, par des exercices aérobies (marche, jogging, natation, vélo…), à une intensité modérée à élevée, pour une durée totale d’au moins deux ou trois heures par semaine. Et puis, il faut se lever de sa chaise, bouger autant que possible et profiter de chaque occasion (escaliers, courses, pause café…). Aucun régime amaigrissant aussi prometteur soit-il ne permettra d’atteindre l’objectif, en tout cas sur le long terme. Des interventions lourdes (chirurgie bariatrique) donnent des résultats intéressants, mais elles ne s’adressent pas à un large public.
Pour la plupart des personnes concernées par l’excès de graisse abdominale, la seule solution, c’est de modifier son mode de vie. Et on ajoutera qu’au-delà de l’apparence physique, ces changements améliorent de nombreux paramètres importants, comme la pression artérielle, le taux de cholestérol, la glycémie ou encore l’inflammation.
Voir aussi l'article : Graisse : il vaut mieux aux fesses et aux cuisses qu’au ventre