Coup dur : pourquoi un copain est si important
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La présence de son meilleur copain permet à l’enfant de beaucoup mieux faire face aux moments difficiles.
Et ceci se traduit tant sur un plan psychologique que physiologique, indique cette équipe de chercheurs de l’université Concordia (Montréal). Ainsi que l’explique le Pr William Bukowski, directeur du Centre de recherche en développement humain à Concordia et coordinateur de cette étude, « nous avons constaté une hausse notable du taux de cortisol – l’hormone du stress – ainsi qu’une baisse de l’estime de soi chez l’enfant qui assume seul, par exemple, une dispute avec un camarade de classe ou une réprimande de son professeur ».
L’expérience (détaillée dans la revue « Development Psychology ») a porté sur un groupe d’une centaine d’enfants (autant de filles que de garçons), fréquentant une classe de cinquième ou de sixième primaire. Durant plusieurs jours, ils ont été invités à relater dans un journal leurs bonnes et leurs mauvaises expériences, le contexte et ce qu’ils ressentaient. Des prélèvements de salive, destinés à mesurer les taux de cortisol, ont été effectués régulièrement.
Des répercussions à l'âge adulte
« Nos recherches démontrent de façon absolue que l’enfant aux prises avec une situation difficile bénéficie instantanément de la simple présence d’un ami », indique le Pr Bukowski. La portée de ces résultats est « considérable », ajoute-t-il. Ainsi, « les réactions physiques et psychologiques aux expériences négatives vécues dans l’enfance se répercutent à l’âge adulte. La sécrétion excessive de cortisol peut d’ailleurs entraîner d’importantes modifications physiologiques. De même, un niveau de stress élevé peut ralentir le développement de l’enfant ».
Et en ce qui concerne l’estime de soi, « l’identité de l’être humain se forge autour de ce qu’il apprend sur lui-même durant son jeune âge. S’il développe alors une faible estime de soi, son image personnelle en sera directement affectée à l’âge adulte ». Enfin, cette étude étaie une recherche conduite précédemment à Concordia, qui concluait qu’une pluralité d’amitiés « vaccine » contre les conséquences néfastes de différents types d’agression, notamment l’intimidation et l’exclusion.
Ces travaux ont été conduits chez l'enfant, mais sur le fond, pour l'adulte, c'est la même chose.