Le stress durant l’enfance modifie le cerveau
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Les situations de grand stress vécues pendant la petite enfance peuvent provoquer des modifications de certaines structures cérébrales majeures.
Des études antérieures avaient montré que les expériences stressantes durant l’enfance entraînaient des répercussions dans la vie adulte, en termes de fragilité face à l’anxiété, à la dépression, à la maladie cardiaque, au cancer, ainsi que par rapport au parcours professionnel. Ce que démontre cette équipe de l’université du Wisconsin-Madison, c’est que ces événements ont un impact direct sur le développement du cerveau.
Les chercheurs ont réalisé des examens sur plusieurs centaines d’enfants âgés de 12 ans, dont une partie avaient été victimes de stress important pendant la petite enfance (ici entre 2 et 4 ans), avec des situations de violence physique et psychologique, de la négligence, des conditions de vie très précaires… Les cerveaux ont été visualisés par imagerie médicale.
Le résultat montre en particulier que deux structures sont moins développées chez eux que chez les enfants qui ont vécu une petite enfance - disons - paisible : l’hippocampe et l’amygdale. Or, ces régions sont liées à des fonctions importantes, comme l’apprentissage, la mémoire, le contrôle du comportement ou encore la gestion des émotions. Ceci pourrait expliquer certaines difficultés rencontrées pendant l’adolescence et à l’âge adulte.
Les auteurs estiment qu’ils ajoutent un élément supplémentaire pour une nécessaire prise de conscience de l’impact du stress pendant la petite enfance. Un message adressé aux parents, aux professionnels de la santé et aux politiques, puisque « nous façonnons très tôt les adultes que ces enfants deviendront ».