Mensonges : notre cerveau s'habitue vite...
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Le cerveau développe un phénomène de « tolérance » aux mensonges : petits et insignifiants d’abord, il se produit ensuite une sorte de cercle vicieux.
Comme l’explique cette équipe américaine (Duke University), le mensonge fait partie intégrante de notre vie sociale. Certaines études ont d’ailleurs montré que nous mentions un nombre considérable de fois au cours d’une conversation (« vrai » mensonge, mensonge par omission, réalité embellie, vérité déformée…). Dans la plupart des cas, cela ne prête pas à conséquence, et il vaut d’ailleurs parfois mieux ne pas dire tout ce qu’on pense… Le problème survient quand les petits mensonges s’accumulent au point qu’on ne parvient plus à s’en dépêtrer : on s’enfonce.
Les chercheurs ont réalisé une expérience au cours de laquelle des volontaires ont participé à un jeu d’argent reposant sur le mensonge ou la vérité. Leur activité cérébrale était observée par résonance magnétique (IRMf). Le résultat montre qu’une région bien spécifique, l’amygdale, réagit vivement lors du premier mensonge, comme un signal d’alarme face à un comportement moralement déplacé. Mais ensuite, lorsque les mensonges se répètent, cette activité de l’amygdale s’atténue, révélant un processus d’adaptation. Et plus cette activité se réduit, plus le mensonge suivant gagne en amplitude (il devient de plus en plus gros, en quelque sorte).
Les auteurs parlent d’une « pente glissante », et expliquent que ce qui commence par une petite malhonnêteté peut déboucher sur une large transgression. La… vérité, c’est qu’à défaut de ne jamais mentir, il faut se ressaisir rapidement et ne pas se complaire dans cette attitude.