- dossierQuels sont les symptômes d’un problème au nerf vague ?
- dossierPoêle à bois : comment limiter les risques pour la santé ?
- dossierPourquoi bâillons-nous ?
- dossierDDM et DLC : quels aliments peut-on encore manger après la date de péremption ?
- dossierManger du yaourt contre le stress, l'anxiété et la dépression ?
Renifler, mâcher, boire… : pourquoi ne supportez-vous pas ces bruits ?
news
La misophonie, ou « haine du son », est un trouble assez fréquent et pourtant peu diagnostiqué. Le problème s’expliquerait par une sur-activation de certaines régions du cerveau.
La misophonie peut prendre des formes très diverses : concerner un seul bruit, quelques-uns, beaucoup…, se déclencher quand le son est fort, ou alors même quand il est faible, provoquer du dégoût, une irritation contenue ou un véritable accès de rage… La piste d’une communication anormale entre les neurones du cerveau a déjà été explorée, et ici approfondie par une équipe britannique (université de Newcastle). Les chercheurs ont examiné par résonance magnétique (IRM fonctionnelle) l’activité cérébrale de personnes souffrant de misophonie et celle de volontaires ne présentant pas ce trouble. Tous les participants ont été confrontés à une série de sons caractéristiques (mâcher, aspirer, renifler…).
Le résultat montre une double particularité dans le groupe misophonie, puisque deux régions du cerveau - le lobe frontal et le cortex insulaire - manifestent chacune une activité intense, alors que des connexions inhabituelles se créent entre ces deux zones. Ceci permettrait de comprendre la raison pour laquelle la misophonie se traduit d’abord par une attention fortement centrée sur un bruit (ou plusieurs) et par une réaction négative (dégoût, fuite, colère…). Des signes physiques de stress sont également observés, comme une accélération du rythme cardiaque et un excès de transpiration.
Les auteurs considèrent que la misophonie repose sur une base neurologique et que la compréhension de ces mécanismes devrait contribuer à la mise au point de traitements mieux ciblés. A l’heure actuelle, aucune approche ne semble avoir fait la démonstration de son efficacité, hormis peut-être une thérapie consistant à affronter les bruits désagréables en espérant, sur le long terme, atténuer la réaction. Pour les cas les plus sévères, l’option classique renvoie à la méthode d’évitement : protection auditive ou sons environnants masqués par la diffusion de musique (écouteurs).
Voir aussi l'article : Vidéo - Hyperacousie : causes, symptômes, traitements