Un spray contre l’infidélité ?
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Les niveaux d’ocytocine, aussi baptisée l’hormone de l’amour, pourraient jouer un rôle important dans la fidélité d’un homme vis-à-vis de sa partenaire.
Cette hormone sécrétée par le cerveau fait l’objet de nombreuses recherches. Elle tient une place majeure dans les processus d’accouchement et l’allaitement, alors que des travaux récents soulignent sa fonction dans l’orgasme, la reconnaissance sociale, l’empathie, le comportement maternel, la confiance… Et donc, nous disent ces chercheurs de l’université de Bonn (Allemagne), elle serait impliquée dans la fidélité masculine, et en tout cas dans l’attachement d'un homme pour sa compagne, tout comme la satisfaction et la plénitude qu’il engendre.
L’expérience a porté sur des volontaires d’âges divers, vivant en couple. Par spray nasal, les uns ont reçu des doses d’ocytocine, les autres un placebo (substance neutre). Des photos de leur partenaire et de femmes qui leur étaient connues ou inconnues ont été projetées. L’activité cérébrale était observée en temps réel par résonance magnétique (IRM fonctionnelle).
Que disent les résultats ?
• Chez les hommes sous ocytocine, les zones du cerveau liées au circuit de la récompense présentent une activité particulièrement intense lorsqu’ils visionnent le visage de leur compagne. Cette réaction singulière ne se produit pas face au visage d’une autre femme.
• Chez les hommes sous placebo, le circuit de la récompense présente une activité habituelle, « normale », certes différente selon lorsqu’il s’agit ou non de leur partenaire, mais sans ce pic intense constaté sous ocytocine.
L’ocytocine semble donc renforcer le sentiment d’attachement d’un homme pour sa femme. Les taux naturels propres à chacun pourraient-ils en partie expliquer la tendance ou non à l’infidélité ? Permettent-ils de comprendre qu’une rupture puisse provoquer une baisse de la production d’ocytocine, à un point tel que cela crée un « état de manque » dans le circuit de la récompense, risquant de conduire vers une dépression ? L’ocytocine est-elle candidate à la mise au point d’un « traitement » dans ce contexte ? Joue-t-elle un rôle similaire chez les femmes ? Autant de questions, parmi bien d’autres, auxquelles il faut à présent apporter des réponses.