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Personnes âgées : le scandale de la maltraitance
news L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'une personne sur six de plus de 60 ans a été victime de mauvais traitements au cours de l'année écoulée. Une situation pour le moins inquiétante, sachant que peu de cas sont signalés.
Pour la Belgique, on ne dispose pas de données précises, en partie parce que les rapports parviennent à de nombreuses autorités différentes. La maltraitance des personnes âgées se produit sous des formes différentes : elle peut être physique, psychologique, sexuelle ou encore financière. Mais la négligence est l’une des plus répandues. La maltraitance peut intervenir dans des institutions de soins comme dans le cercle familial. Souvent, les victimes n'osent pas donner l’alerte par honte ou par peur, ou parce qu’elles ne savent tout simplement pas où s’adresser.
Et puis il y a ce qu’on appelle en anglais le « derailed care » (« soins qui dérapent ») : totalement débordé ou pas assez formé, l’aidant proche ou le membre du personnel d’institution n’est plus en mesure d’assister correctement la personne et, parfois même sans qu’il s’en rende compte, la situation devient maltraitante. C’est assez fréquent : on estime que 15% des aidants courent le risque d’en arriver là.
Que faire ?
Le Centre fédéral belge d’expertise des soins de santé (KCE) avance des propositions pour optimiser la détection et l'approche de la maltraitance des personnes âgées. Dans un rapport, il plaide pour une meilleure communication et une meilleure visibilité des différentes lignes directes, organisations et secteurs concernés.
Il réclame davantage de ressources et de soutien pour les aidants et les organisations de soins. Le KCE a également élaboré un plan étape par étape pour les prestataires de soins, en ce compris une liste complète de questions qu'ils peuvent se poser et la bonne façon d'agir en cas de soupçon d'abus.
Selon le KCE, un module sur le sujet devrait être ajouté à la formation professionnelle des prestataires qui entrent en contact avec les personnes âgées, afin de pouvoir coordonner la prévention et l'approche à travers les différents secteurs. Enfin, une meilleure connaissance de la législation, dont les mesures répressives, alternatives et de protection en cas d'abus, devrait permettre aux professionnels de la santé de mieux signaler les infractions.
Une meilleure sensibilisation
« La société dans son ensemble, et en particulier ses décideurs, devrait être davantage sensibilisée au traitement approprié, aux abus et à la discrimination fondée sur l'âge », indique-t-on auprès du KCE. « Ceci devrait conduire à terme à un changement de mentalité avec une plus grande inclusion des personnes âgées et des initiatives pour soutenir et renforcer les soins et l'assistance à leur égard. En outre, des données sur la maltraitance des personnes âgées devraient être systématiquement collectées afin d'évaluer l'efficacité des initiatives futures. »
Vous êtes victime de maltraitance ? Vous avez des inquiétudes concernant une personne âgée ?
► Wallonie. Respect Seniors - Agence wallonne de lutte contre la maltraitance des aînés : 0800.30.330 (numéro vert).
► Bruxelles. Ecoute Seniors - Infor-Homes : 02/223.13.43.
► Flandre : 1712.
Voir aussi l'article : Overdoses : les décès explosent chez les seniors