Vaccination : que dire aux parents qui refusent ?
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Une proportion importante des parents s’interroge sur les risques liés à la vaccination de leur enfant. Quelle attitude adopter à leur égard ?
Une enquête récente, réalisée aux Etats-Unis, montre que 12% des pédiatres excluent de leur consultation les parents qui refusent de faire vacciner leur enfant. Or, la réticence face aux vaccins est un phénomène en progression constante, et les médias sociaux, où se répandent des informations alarmistes, n’y sont pas pour rien. Une équipe québécoise (université Laval) a rédigé un article de réflexion sur ce sujet, publié dans une revue médicale.
Premier point : exclure les parents hésitants est une erreur. Comme l’explique le Pr Eve Dubié, « cette solution ne sert ni les intérêts des patients, ni ceux de la société. Si l’on veut contrer le phénomène d’hésitation face à la vaccination, la meilleure approche consiste à maintenir une bonne relation patient - médecin ».
Au Québec, la proportion d’enfants avec une couverture vaccinale complète reste relativement stable au fil des ans, mais les médecins constatent qu’ils doivent passer plus de temps à convaincre les parents, plus critiques et demandeurs de davantage d’informations. « Le principal élément qui amène les parents à changer d’avis par rapport aux vaccins est d’avoir une discussion à ce sujet avec le médecin », poursuit le Pr Dubié. « Cela exige du temps, mais au bout du compte, la santé de l’enfant et la santé publique en sortent gagnantes ».
Voici quelques mois, un projet pilote a été lancé dans une dizaine de maternités du Québec : après l’accouchement, une rencontre d’une vingtaine de minutes est organisée individuellement avec les parents, afin de leur transmettre des informations sur les vaccins et sur le calendrier de vaccination pédiatrique.