Tout savoir sur l'hémorragie gastro-intestinale ou hémorragie digestive

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Une hémorragie gastro-intestinale ou hémorragie digestive est un saignement situé dans le tube digestif. Le sang peut être visible dans les selles ou les vomissements. Parfois, il est invisible. On parle alors de saignement occulte. Ce type d’hémorragie peut survenir à n’importe quel endroit du système digestif.

Voir aussi l'article : Sang dans les selles : les causes et quand s’inquiéter

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On opère généralement une distinction entre les hémorragies des parties supérieures et inférieures du tube digestif. 

  1. L’œsophage, l’estomac et le duodénum (juste en dessous de l’estomac) sont situés dans la partie supérieure de l’abdomen.  
  2. L’intestin grêle, le côlon, le rectum et l’anus forment la partie inférieure.

Dans la plupart des cas, une hémorragie digestive s'arrête spontanément. Si elle ne cesse pas par elle-même ou que le patient constate subitement une perte importante de sang, une hospitalisation en urgence est nécessaire, cette situation pouvant engager le pronostic vital.

Causes d’une hémorragie digestive

Les causes les plus courantes d’une hémorragie dans la partie supérieure du système digestif sont notamment :

  • Une inflammation des muqueuses de l’estomac (gastrite). La muqueuse atteinte ne protège plus la paroi de l’estomac contre l’acide gastrique. C’est la cause de 20 à 30% des hémorragies du système digestif supérieur.
  • Une inflammation de l’œsophage (œsophagite) provoque 5 à 10% des hémorragies.
  • Un ulcère de l’œsophage, de l’estomac ou du duodénum est à l’origine de 30 à 50% des hémorragies du tractus supérieur.
  • Des lésions des vaisseaux sanguins, comme des varices œsophagiennes, peuvent fragiliser certains endroits et les faire saigner. Le phénomène est fréquent chez les personnes souffrant d’hypertension dans la veine porte (hypertension portale), par exemple en cas de cirrhose du foie. Les varices sont la cause de 15 à 25% des hémorragies du système digestif supérieur.
  • Les fissures de l’œsophage, suite à de violents efforts de vomissement (syndrome de Mallory-Weiss) concerneraient 5 à 10% des cas.
  • Une tumeur cancéreuse du canal digestif supérieur.
  • Des anomalies des vaisseaux sanguins (angiodysplasies ou ectasies vasculaires) ou des anomalies des connexions entre artères et veines (malformations artérioveineuses). Ces vaisseaux sanguins sont fragiles, ils peuvent se déchirer facilement et saigner à intervalles réguliers (parfois violemment). Les personnes âgées sont plus touchées. Une malformation particulière concerne surtout les dames d’un certain âge : l’estomac pastèque (ectasies vasculaires gastriques antrales). Il s’agit d’une dilatation des vaisseaux sanguins de la paroi stomacale, qui donne à l’organe l’apparence d’un melon à lignes.
  • L’ulcère de Dieulafoy : une artère anormalement dilatée pénètre la paroi de l’estomac. Elle peut éroder la muqueuse, provoquant d’importantes hémorragies. Le phénomène se produit essentiellement dans l’estomac.
  • Une fistule de l’aorte duodénale constitue une cause rare d’hémorragie digestive. Elle peut engager le pronostic vital. La fistule relie l’aorte abdominale au duodénum. Cette hémorragie se produit habituellement suite à une opération au ventre.
  • Certains médicaments comme l’acide acétylsalicylique (aspirine) et de nombreux anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) peuvent irriter le système digestif et provoquer des saignements.
  • Les anticoagulants peuvent diluer le sang au point qu’il ne coagule plus du tout. La moindre petite plaie de la paroi gastrique peut saigner. La nouvelle génération d’anticoagulants (les fameux NACO) accroîtrait encore davantage le risque d’hémorragie que les antagonistes de la vitamine K, plus anciens.

Voir aussi l'article : Glaires dans les selles : c'est parfois révélateur d’un problème de santé

Une hémorragie de la partie inférieure du système digestif peut notamment être induite par :

  • Des anomalies des vaisseaux sanguins (angiodysplasies ou ectasies vasculaires). Ces vaisseaux sont fragiles. Ils peuvent se déchirer facilement et saigner par intervalles (parfois intensément), surtout chez les personnes âgées. C’est une des principales causes d’hémorragie digestive dans cette catégorie de la population.
  • Les hémorroïdes, veines dilatées au bas du rectum.
  • Des polypes et des diverticules dans le côlon.
  • Un cancer du côlon ou de l’intestin grêle.
  • Des inflammations intestinales chroniques telles que la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse.
  • Des fissures anales.
  • Une inflammation du rectum (proctite).

Voir aussi l'article : Diverticules et diverticulite : causes, symptômes et traitements

Facteurs de risques d’une hémorragie digestive

Certains facteurs accroissent le risque et/ou la gravité d’une hémorragie gastro-intestinale.

  • L’âge : les hémorragies gastro-intestinales sont plus fréquentes après 60 ans. Leur déroulement peut également être plus grave : l’hémorragie est fatale pour 35% des plus de 80 ans.
  • Le sexe : les hommes sont deux fois plus souvent victimes d’une hémorragie digestive que les femmes.
  • L’abus d’alcool.
  • L’insuffisance rénale ou une affection du foie (cirrhose) chronique.
  • La consommation d’aspirine ou d'anti-inflammatoires non stéroïdiens.
  • Un trouble de la coagulation (suite à une maladie ou à la prise de médicaments).
  • Une hémorragie digestive ou une opération abdominale antérieure.

Voir aussi l'article : Hémorragies digestives : les causes et les symptômes possibles

Symptômes d’une hémorragie digestive

Les principaux symptômes d’une hémorragie gastro-intestinale sont :

  • Douleurs et crampes
  • Nausées
  • Renvois et reflux
  • Vomir du sang (hématémèse). C’est souvent le signe d’une forte hémorragie de la partie supérieure du tractus digestif. Vous devez éviter de ravaler le vomi pour qu’il ne pénètre pas les poumons et contacter un médecin ou vous rendre aux urgences.
  • Du sang dans les selles. La couleur des selles dépend de l’endroit de l’hémorragie. Consultez le médecin dans les plus brefs délais si vous remarquez du sang dans vos excréments. Une hémorragie située en haut du tube digestif, par exemple dans l’estomac ou au début de l’intestin, peut produire des selles noires, collantes et goudronneuses (méléna), suite à la digestion. La couleur peut persister plusieurs jours après l’hémorragie. Un saignement en provenance des intestins colore plutôt les selles en rouge clair (hématochézie). Parfois, cette couleur peut être provoquée par une hémorragie de la partie supérieure du conduit digestif.
  • Une perte subite et grave de sang peut s’accompagner de différents symptômes : accélération du pouls, chute de tension, miction faible, pieds et mains froids et moites. La diminution de l’irrigation du cerveau consécutive à l’hémorragie peut entraîner de la confusion, de la désorientation, de la somnolence et même un choc accompagné de perte de conscience. Ces symptômes requièrent une aide médicale immédiate, aux urgences si nécessaire.
  • Les personnes souffrant durablement de petites pertes de sang ou de saignements (intenses) réguliers peuvent présenter des symptômes d’anémie. Cette affection se manifeste par de la fatigue, de la pâleur et d’une baisse anormale de la tension artérielle quand elles se relèvent.

Voir aussi l'article : L’anémie : symptômes, causes, gravité, que faire ?

Quand consulter le médecin ?

Bien qu’une hémorragie gastro-intestinale soit généralement inoffensive et guérisse spontanément, mieux vaut consulter le médecin dans les cas suivants :

  • Si vous remarquez la présence de sang dans vos selles (ou sur le papier WC).
  • Si vos selles sont très foncées.
  • Si vous vomissez du sang.
  • En présence de symptômes pouvant indiquer un état de choc (accélération du pouls, mains et pieds froids, confusion…).
  • Si vous souffrez d’une maladie des reins ou du foie.
  • Si vous souffrez d’une autre maladie grave (cancer, problème cardiaque…).
  • Si vous prenez des anticoagulants.
  • Si vous avez plus de 70 ans.

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Diagnostic de l’hémorragie gastro-intestinale

Après un examen clinique, le médecin demande une analyse du sang et des selles. Parallèlement, si possible endéans les 24 heures, on procède souvent à une endoscopie. Cette technique consiste à examiner l’estomac ou les intestins à l’aide d’un fin tuyau flexible.

 Pour examiner la partie supérieure du tube digestif, on insère l’endoscope dans la gorge (gastroscopie endoscopie œso-gastro-duodénale).

 L’endoscopie de la partie inférieure se déroule par l’anus (coloscopie ou, si on n’examine que la dernière partie du côlon ou du rectum, sigmoïdoscopie ou rectoscopie).

Dans certains cas, par exemple pour examiner le côlon ou en cas de saignement invisible et inexplicable de l’anus, on peut avoir recours à la vidéo-capsule endoscopique (VCE). C’est une forme particulière d’endoscopie qui permet au médecin d’examiner l’intérieur du canal gastro-entérique. L’examen se déroule à l’aide d’une minuscule caméra intégrée à une capsule. Le patient avale cette capsule sans fil. La caméra effectue des clichés deux fois par seconde. La capsule parcourt la totalité du tube digestif grâce aux mouvements normaux de celui-ci (péristaltique). Elle est généralement expulsée par les selles endéans les 24-48 heures.

Quand il est impossible de situer exactement l’hémorragie à l’aide de l’endoscope, on peut procéder à une angiographie. Cet examen radiologique s’effectue à l’aide d’un cathéter introduit dans l’artère par l’aine. On injecte un produit contraste pour rendre les vaisseaux sanguins visibles à la radiographie. La méthode permet de détecter une éventuelle fuite.

Si nécessaire, le médecin peut essayer de stopper le saignement pendant l’angiographie.

Toujours quand l’endoscopie ne permet pas de situer l’hémorragie avec précision, un CT-scan avec injection préalable d’un produit contraste peut être indiqué à certains endroits, comme l’intestin grêle. Si la localisation exacte du saignement est inconnue, on peut procéder à une scintigraphie ou à un scan isotopique. Le radiologue a recours à une substance légèrement radioactive et à une caméra gamma.  

Traitement de l’hémorragie digestive

Le traitement d’une hémorragie digestive dépend de la cause et de la gravité des saignements. Voici les principales étapes et options de traitement :

  • Observation et monitoring : une hémorragie digestive s’interrompt souvent spontanément. Le patient fait l’objet d’une surveillance afin de s’assurer que l’hémorragie cesse et qu’aucune complication ne se présente.
  • Traitement endoscopique : si l’hémorragie ne cesse pas d’elle-même, une endoscopie peut s’avérer nécessaire. La procédure consiste à insérer un tube flexible équipé d’une caméra par la bouche ou l’anus pour identifier et traiter l’origine de l’hémorragie.
  • Médication : les inhibiteurs de la pompe à protons freinent la production d’acide gastrique et préviennent ainsi l’irritation du tube digestif. En cas d’infection, le médecin prescrit des antibiotiques.
  • Transfusion sanguine : en cas d’hémorragie importante, une transfusion permet de combler le déficit sanguin et de stabiliser la tension artérielle.
  • Chirurgie : dans de rares cas, le médecin peut envisager une opération si les autres traitements n’ont pas permis de stopper l’hémorragie. Le chirurgien prélèvera par la même occasion les tissus altérés.

Sources :
https://patient.info
http://www.med-info.nl
https://www.mdl.nl



Dernière mise à jour: juin 2024

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