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Est-il dangereux d'avaler un chewing-gum ?
- De quoi se compose un chewing-gum ?
- Avaler un chewing-gum est-il vraiment mauvais pour la santé ?
- L'ingestion d'un chewing-gum par un enfant est donc sans danger ?
- Avaler son chewing-gum : quels effets secondaires ?
- Y a-t-il des avantages à utiliser du chewing-gum ?
- Comment le chewing-gum est-il né ?
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Certains pensent qu'un chewing-gum malencontreusement avalé restera non digéré dans les intestins pendant 7 ans. D'autres croient que leur estomac va se boucher ou que les parois de leurs intestins vont se coller entre elles. Que se passe-t-il réellement lorsque l'on avale un chewing-gum ? Le Dr Eric De Maerteleire, auteur de plusieurs ouvrages sur la santé et la nutrition, répond à cette question.
De quoi se compose un chewing-gum ?

© Getty Images
Le chewing-gum est composé des ingrédients suivants : gomme de base, sucre, arômes et parfums. À ces ingrédients s'ajoutent souvent du sirop de sucre, des colorants, des agents d'enrobage et des plastifiants. Pour fabriquer des chewing-gums sans sucre, on utilise des édulcorants artificiels tels que l'aspartame, l'acésulfame-K et les alcools de sucre mannitol, maltitol, sorbitol et surtout xylitol. La gomme est l'ingrédient principal du chewing-gum. Et si la sève de sapotillier est encore utilisée sporadiquement (voir ci-dessous, ndlr), plusieurs autres gommes naturelles sont également employées, car elles sont moins chères. Mais aujourd'hui, la majeure partie des chewing-gums sont fabriqués à partir de caoutchouc synthétique. Et des polymères à base de pétrole sont utilisés à la place de la résine naturelle.
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Avaler un chewing-gum est-il vraiment mauvais pour la santé ?
L'ingestion d'un chewing-gum ne pose aucun problème. Bien que l'estomac et les intestins ne soient pas en mesure de décomposer ces gommes naturelles très complexes, comme c'est le cas pour d'autres composants alimentaires, elles n'adhèrent pas non plus à quoi que ce soit au cours du transit. Les chewing-gums sont éliminées par le péristaltisme gastro-intestinal normal via les selles. En d'autres termes, ils sortent intacts de la même façon qu'ils sont entrés.
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L'ingestion d'un chewing-gum par un enfant est donc sans danger ?
Des complications peuvent parfois survenir, surtout chez les très jeunes enfants. La littérature médicale contient des cas exceptionnels de petits enfants chez qui, après avoir avalé du chewing-gum, des occlusions intestinales ont été observées. Par exemple, en 1998, la revue « Pediatrics », qui fait autorité en la matière, a rapporté le cas de trois jeunes enfants hospitalisés pour douleurs intestinales, constipation et autres symptômes après avoir avalé du chewing-gum. L'un des trois enfants était un garçon de 4 ans qui « avalait toujours son chewing-gum, en moyenne sept morceaux par jour ». L'autre patient était une fillette de 4 ans qui avait également pris l'habitude d'avaler ses chewing-gums. Les chercheurs soulignent qu'il s'agit de cas rares mais réels. Ils déconseillent donc aux enfants d'avaler du chewing-gum. Mais si cela s'est produit une fois, ce n'est pas une raison pour courir directement aux urgences.
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Avaler son chewing-gum : quels effets secondaires ?
Selon le Dr Karl Kruszelnicki, médecin et auteur australien de renom, l'ingestion fréquente de chewing-gum peut entraîner les symptômes suivants : diarrhée, douleurs intestinales, flatulences, aphtes, augmentation de la tension artérielle et diminution de la concentration de potassium dans le sang, ainsi que des dommages mécaniques aux dents et le décollement des obturations dentaires. Toutefois, il ajoute immédiatement que ces effets sont davantage dus aux arômes et aux saveurs contenus dans le chewing-gum (par exemple, cannelle, réglisse, menthe, etc.) et à sa surconsommation qu'à son ingestion. Ce raisonnement est correct car, comme mentionné, la base du chewing-gum est inerte, mais ce sont plutôt les additifs qui peuvent provoquer des effets secondaires.
Y a-t-il des avantages à utiliser du chewing-gum ?
Certainement. Plusieurs études démontrent que mâcher un chewing-gum apporte des bienfaits :
- La recherche scientifique sur les effets calmants du chewing-gum a commencé dès 1939. On a rapidement constaté que la mastication permettait aux gens de se sentir plus à l'aise et de réduire les symptômes du stress. La nature du produit n'a pas d'importance, même si le chewing-gum, en raison de son meilleur goût, est la forme la plus populaire.
- Le chewing-gum a également un effet bénéfique sur les dents, à condition d'apporter une petite nuance. La mastication augmente l'apport de salive, qui aide à éliminer les bactéries buccales et les particules alimentaires. La salive apporte également des minéraux supplémentaires, ce qui est bénéfique pour l'émail. Mais le brossage reste nécessaire, surtout après avoir mâché un chewing-gum sucré. Les chewing-gums contenant du xylitol comme édulcorant protègent mieux les dents contre les caries que ceux contenant du sorbitol.
- Des médecins japonais, suivis en cela par d'autres auteurs, notent que le chewing-gum rétablit plus rapidement la fonction intestinale après une intervention chirurgicale. Le fait de mâcher du chewing-gum peut aider parce que le patient avale plus de salive.
- La mastication stimule également le nerf vague, un grand nerf qui commence dans la tête et qui a de longs prolongements vers l'intestin. Cet aspect est également intéressant car la stimulation du nerf vague améliore la fonction de mémorisation. C'est pourquoi certaines études concluent que le chewing-gum améliore les performances intellectuelles.
- Le chewing-gum est également un bon remède contre le reflux acide. En effet, la salive aide à neutraliser l'acidité brûlante de l'estomac.
- Selon une étude publiée en 1999, le chewing-gum aiderait à perdre du poids. Un rythme de 100 mastications par minute augmente la consommation d'énergie de 8 à 14 kcal. Les personnes qui maintiennent ce rythme toute la journée et tous les jours de l'année pourraient perdre jusqu'à 5 kilos de graisse par an, selon l'étude. Une belle étude, mais pas très réaliste. Cependant, plusieurs autres études montrent que le fait de mâcher du chewing-gum juste avant un repas inhibe l'appétit et fait donc manger moins. Une donnée intéressante, surtout pour les personnes en surpoids qui ont des fringales insatiables.
Comment le chewing-gum est-il né ?
L'histoire du chewing-gum remonte à très loin. Les Grecs de l'Antiquité mâchaient une sorte de gomme naturelle qu'ils extrayaient d'un arbre originaire de Turquie et de Syrie et qu'ils appelaient mastiche. De l'autre côté du monde, en Amérique centrale et en Amérique du Nord, les Indiens mâchaient également une sorte de résine, provenant principalement de conifères. Les colons blancs qui sont arrivés dans le Nouveau Monde au 18e siècle ont adopté cette coutume. Ils ont également commencé à récolter la sève blanche, de la même manière que pour l'extraction du caoutchouc. On faisait une entaille dans un arbre et on recueillait la sève. Après avoir épaissi cette sève, on y ajoutait parfois de la cire d'abeille.
En 1848, le premier chewing-gum commercial a été fabriqué par John B. Curtis (1827-1897) dans le Maine, aux États-Unis, sous le nom de « State of Maine Pure Spruce Gum ». Au départ, il produisait du chewing-gum à partir de la sève des arbres, mais en 1850, il a commencé à utiliser de la paraffine, extraite du pétrole. La paraffine fournissait une gomme de meilleure qualité que la sève de pin, initialement parce qu'elle contenait beaucoup moins de contaminants et de sous-produits. En 1869, un certain William Finley Semple a déposé le premier brevet sur le chewing-gum.
C'est en 1869 que le chewing-gum moderne fait son apparition. Le général mexicain Antonio Lopez de Santa Anna, vainqueur de la bataille d'Alamo, engage l'inventeur new-yorkais Thomas Adams pour qu'il développe pour lui un nouveau type de chewing-gum à base de sève de sapotillier mexicain. La nouvelle gomme a été baptisée chicle, d'où le nom désormais familier de chicklets. À partir de 1871, année où Adams a breveté ce nouveau type de chewing-gum, les développements technologiques se sont succédé rapidement pour aboutir à la série infinie de types de chewing-gums que nous connaissons aujourd'hui.
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