Alcool et santé : combien de verres par semaine ?
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Un groupe d’experts belges spécialisés dans la problématique de l'alcool vient de publier une nouvelle directive sur la consommation raisonnable d’alcool, pour limiter les risques pour la santé.
1° - Si vous buvez de l’alcool, ne dépassez pas les 10 verres standards par semaine.
Un verre d’alcool standard = 10 g ou 12,7 ml d’alcool pur. Un verre classique de bière « pils » ou un verre de vin servis dans un débit de boissons correspond à un verre d’alcool standard. Une canette de bière équivaut à 1,3 verre d’alcool standard, un verre de bière forte entre 1,7 à 2,5 verres d’alcool standards et une bouteille de vin à 7,5 verres d’alcool standards.
2° - Si vous ne voulez courir aucun risque, mieux vaut ne pas boire d’alcool du tout.
3° - Si vous buvez de l’alcool, étalez votre consommation hebdomadaire sur plusieurs jours et ne buvez pas d'alcool certains jours.
Ces recommandations s’adressent aux hommes et aux femmes de plus de 18 ans. Pour les moins de 18 ans, il est préférable de ne pas boire d’alcool.
Les anciennes recommandations consistaient en trois points.
• Ne buvez pas plus de 3 (pour les hommes) ou 2 (pour les femmes) verres d’alcool en moyenne par jour.
• Consommez au maximum 5 (pour les hommes) ou 3 (pour les femmes) verres en une seule occasion.
• Abstenez-vous de boire de l'alcool au moins 2 jours par semaine.
Entre les anciennes et les nouvelles recommandations, on relève deux différences significatives.
• Il n’est plus fait de distinction entre les hommes et les femmes. Les femmes sont plus exposées à certains risques pour la santé (notamment le cancer du sein), mais les hommes sont davantage concernés par les accidents de la circulation, les lésions corporelles et l'addiction à l'alcool.
• La limite devient hebdomadaire et non plus quotidienne. La plupart des Belges ne boivent pas tous les jours. Les nouvelles recommandations permettent d'être bien conscient de la limite maximale sur la semaine.
D'autres conseils sont fournis.
• L’alcool est une substance nocive, le risque zéro n’existe pas. Boire de l’alcool est un choix personnel. Celui ou celle qui ne souhaite courir aucun risque a tout intérêt à ne pas en boire.
Pour celui qui décide de boire de l’alcool, la directive peut constituer un moyen d’établir ses limites personnelles.
• Le « binge drinking » (boire beaucoup en un laps de temps limité) entraîne des risques supplémentaires.
• Boire de l’alcool tous les jours constitue un comportement néfaste. Il faut respecter des jours d’abstinence.
Quand ne faut-il pas boire d’alcool ?
• chez la femme enceinte
• lorsqu'on conduit
• avant, pendant et après un effort physique ou sportif
• lorsqu'on travaille sur des machines, avec des appareils électriques, qu'on doit monter sur une échelle..., et de manière générale avant et pendant le travail
• lorsqu'on est chargé d'assurer la sécurité d’autrui
• lors d’activités où il est nécessaire de faire preuve de vigilance
Pourquoi ces nouvelles recommandations ?
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) associe l’alcool à plus de 200 maladies et causes de traumatismes. L’effet cancérigène de l’alcool, entre autres, est de plus en plus clairement démontré. Déterminer « une limite sûre de consommation d’alcool à ne pas dépasser » est impossible. En outre, l'ampleur du risque dépend de la situation (au volant, au travail,…) et des sensibilités personnelles.
Chaque directive est donc arbitraire et cherche un équilibre entre l’évidence scientifique et l’acceptation sociale.
• Avant. La quantité maximale d’alcool acceptable était trop élevée : des nouvelles études démontrent que des risques pour la santé liés à l’alcool se manifestent déjà avec des petites quantités.
• Maintenant. Le groupe d’experts s’est basé sur les plus récentes connaissances scientifiques et sur les directives mises en oeuvre dans d'autres pays. Ces données ont été croisées avec les chiffres sur la consommation d’alcool dans notre pays et par rapport à l’acceptation d’une limite maximale au sein de notre société. Les risques ont été analysés sous différents angles, aussi bien à court terme (bien-être et sécurité) qu’à long terme (santé physique et addiction). Les conséquences à court terme sont essentiellement le résultat d’une consommation occasionnelle trop importante. Les risques à long terme portent sur les dommages pour la santé d’une consommation chronique.