- dossierPancréatite aiguë et chronique : inflammation du pancréas et complications
- dossierAlcool et snack : lesquels sont les plus caloriques ?
- dossierComment faire baisser un taux de gamma GT trop élevé ?
- dossierMicrodosing : des minis doses de substances psychédéliques pour booster le cerveau
- dossierBière sans alcool : de réels bienfaits pour la santé ?
Dépendance à l'alcool : une drogue comme solution ?
news Pourra-t-on combattre la dépendance à l'alcool avec une drogue ? Cela peut sembler très étrange, mais certains spécialistes pensent que oui. Une étude suggère en effet que la MDMA, l'ingrédient actif de la drogue XTC (ecstasy), peut aider à lutter contre la consommation abusive d'alcool. Bien entendu, cette utilisation de la MDMA doit se faire exclusivement dans un environnement médicalement contrôlé.
En soi, l'utilisation de drogues hallucinogènes contre des troubles psychiatriques, comme les addictions et la dépression, n'est pas nouvelle. Dans les années 50 et 60, cet usage médical des drogues dures a été beaucoup étudié, mais ces recherches ont été abandonnées par la suite.
Ces dernières années cependant, des scientifiques du monde entier ont relancé des projets dans ce domaine. Ainsi, les avantages potentiels de la MDMA (méthylènedioxyméthamphétamine), un produit chimique populaire dans certains milieux festifs, suscitent beaucoup d'intérêt. Cette drogue est généralement consommée sous forme de pilule (XTC), mais elle se présente également en poudre et en cristaux. La MDMA serait utile dans le traitement du trouble de stress post-traumatique (TSPT), entre autres. Une étude réalisée par une équipe britannique (Imperial College London) souligne également son potentiel en matière de lutte contre l’alcoolisme.
Traitement psychothérapeutique avec MDMA
Des personnes avec un problème d'alcool ont bénéficié d’un traitement psychothérapeutique, avec 10 séances étalées sur huit semaines. Lors de deux de ces séances, les participants ont reçu des petites doses de MDMA. Après le traitement, ils ont été suivis pendant neuf mois.
Les résultats de cette approche expérimentale ont été très positifs. Neuf mois après le traitement, huit participants sur dix avaient bu moins de 14 unités d'alcool par semaine, tandis que la consommation hebdomadaire moyenne avant le traitement était de... 130 unités. Vraisemblablement, la MDMA les a aidés à combattre leurs angoisses, à abandonner leurs schémas de pensée négatifs, et à trouver des solutions à leurs problèmes psychologiques avec l'aide des psychothérapeutes.
Un suivi parallèle avec des méthodes de traitement classiques a donné des résultats très différents : plus de 7 participants sur 10 buvaient plus de 14 unités d'alcool par semaine après neuf mois. Ceci confirme les données selon lesquelles les personnes ayant des problèmes d'alcool rechutent très souvent après le traitement.
Pas de « dépression du mardi »
La thérapie non conventionnelle avec MDMA n'a pas causé d'effets secondaires, pas même les sautes d'humeur négatives dont les utilisateurs récréatifs se plaignent fréquemment : quand on consomme cette drogue de manière récréative, il arrive souvent qu'après deux ou trois jours, on souffre d'une sorte de gueule de bois qui s'accompagne de sentiments de dépression. Cette gueule de bois est parfois appelée « dépression du mardi ». Selon les chercheurs britanniques, elle est probablement due à l'utilisation de plusieurs types de produits et à d'autres facteurs connexes.
De toute évidence, on ne saurait trop insister sur le fait que l'utilisation de la MDMA contre l'abus d'alcool ne peut être envisagée que sous un contrôle médical strict dans le cadre d'un programme thérapeutique bien défini. Et ceci d’autant plus que ces résultats préliminaires doivent encore être confirmés sur une bien plus large échelle.
Voir aussi l'article : La gueule de bois ne sert pas de leçon